Nombreux sont ceux qui attaquent la truite au ver, notamment avec un bouchon. Personnellement, ça m’ennuie royalement… alors je la traque au ver manié.
Effectivement, les choses sont simples : pas d’agrafes, de montages compliqués ou autres… Non, juste une pochette d’hameçons, des plombs fendus et des lombrics. Peut-être une aiguille à ver mais rien d’obligatoire. Le montage est alors des plus simple. Directement sur votre corps de ligne, idéalement un 17°/°°, aboutez votre hameçon avec le bon vieux « nœud palette », rajoutez-y un ou quelques plombs fendus en fonction de la force du courant et vous voila prêt. Simple, non ?
Pratiquement rien à prévoir
Et bien oui, et c’est bien pour cela que cette approche me plait. Vous avez ainsi la possibilité de déplacer votre ou vos plomb(s) fendu(s) où et quand vous le souhaitez en fonction de la taille du ver et de la profondeur à atteindre. Vous pouvez ainsi vous adapter aux conditions du moment comme bon vous semble en un tour de main.
Pour le maintien du ver, je lui pince la tête dans la chevrotine, il ne glisse plus sur la ligne comme on peut le voir des fois et ne se « ratatine » donc pas sur lui-même pendant l’action de pêche.
Comme toute pêche dite au « manié », les accrocs sont parfois réguliers. La petite astuce consiste alors à rentrer la pointe de l’hameçon dans le ver lorsque vous l’aurez placé à l’endroit désiré. Tirez sur votre ligne pour tendre l’ensemble et pincez la chevrotine en retenant la tête du ver. Votre hameçon sera alors retenu dedans et ne favorisera plus les accrocs.
Cette technique est prenante par toutes eaux, teintées ou non, et partout. Le ver étant un appât universel. Pour les rivières plus importantes à courants et fonds plus importants j’utilise alors une variante de la tirette.
La balle
Pour cette technique une autre canne est à utiliser, type tirette pour le sandre. Car comme pour ce carnassier, la balle offre de bonnes solutions pour les rivières de plus gros gabarits (Les balles vendues dans le commerce étant trop lourdes pour les petites rivières). C’est tout simplement le montage Texan avec un appât naturel mais sans bas de ligne. La différence avec les chevrotines est que la balle coulisse alors librement sur toute la ligne. Ce détail, qui n’en est pas un, permet non seulement une animation différente selon l’amplitude du coup de scion, car le ver est libre de tout mouvement, mais impose aussi l’utilisation d’hameçon à hampe longue. En effet les à-coups répétés de la balle contre le ver vont peu à peu le tasser sur lui-même. En contre partie, une petite balle flottante juste devant l’hameçon permet non seulement de limiter l’effet de ces à-coups mais aussi de laisser le courant animer seul le ver.
En effet ce dernier pourra être entrainé vers l’aval, tout en se rapprochant de la surface. Cela vous permettra de le guider fil entre les doigts pour que celui-ci recule emporté par le courant, et le ramener ensuite par petites saccades contre ce dernier. Pour insister sur un poste, c’est royal.
Cette technique vous permet de mixer pêche au poser, tirette et présentation à n’importe quelle profondeur comme on pourrait le faire au flotteur.
Le revers de la médaille vient donc sur l’utilisation d’un hameçon longue hampe qui peut-être moins discret. Vous avez pour cela les « spécial vers » comme le Gamakatsu 3113R par exemple qui possède toutes les qualités requises pour cela : un anneau en tête et des contre-ardillons pour bloquer au mieux l’appât. Il possède aussi une forme générale permettant même de locher l’appât en mode « texan » (Tête de l’hameçon dans l’appât, ainsi que la pointe).
Les texans peuvent ainsi faire l’affaire mais trouver la bonne taille n’est pas aisé. Decoy par exemple, propose le « Mini Hook MG1 » en taille 6 et 8 et le « Worm 17 » (taille 6, 3, 1). Le coude en tête d’hameçon permet de bloquer l’appât mais quelques tours de fil de cuivre fin permettent de maintenir au mieux la tête du ver sur ce coude.
Les postes et leur attaque
Les postes les plus adaptés à cette technique sont tous ceux que vous rencontrerez à la pêche, car en adaptant la plombée, vous pourrez en effet passer de la plage de sable fin en queue de courant, à la pêche à la dandine à l’aplomb de promontoires rocheux dans les goulots. La balle vous permettra d’insister quant à elle, sous les racines et devant les caves sous la berge.
Il faut veiller, comme pour toute autre technique, à ne pas « tuer » le poste en pêchant perpendiculairement les courants. Remonter la rivière et lancer en aval de chaque poste est alors la meilleure solution. Après, bien entendu, certains postes n’offrent pas d’autre solution que de le faire en travers du courant. Il faut alors étaler la plombée et passer en mode « toc » et veiller à ce que l’appât précède bien la plombée lors de la dérive. C’est dans ce contexte que cette façon de pratiquer le ver manié se révèle efficace car elle permet de passer d’une technique à une autre en quelques instants et de s’adapter à chaque poste.
Concernant l’état des eaux, il est logique de penser que le ver marche mieux lors d’épisodes de crue. Pas forcément, les résultats sont bons également lorsque les eaux sont claires. C’est alors la discrétion qui fait la différence.
Le matériel
Le matériel à emporter est idéalement un ensemble léger pour la balle (3-10 gr) et ultra léger pour l’utilisation des plombs fendus (Toujours moins lourd). Je privilégie toujours les cannes sensibles, à action de pointe et d’une longueur me permettant de ne pas m’accrocher à chaque branche le long de la berge. La canne sera donc choisie selon vos postes, vos rivières, selon leur physionomie (Force du courant, encombrement, largeur…). Les cannes à ultra léger ont ma préférence, car je pêche ainsi majoritairement en mode ver manié et non toc et dans des ruisseaux de petites tailles. Les esches les moins lourdes peuvent ainsi être lancées aisément et la détection des touches reste bonne.
Côté moulinet, la récupération doit suivre, car dans les torrents, ça courre ! 70-80 cm est une bonne fourchette. Le frein doit être précis car sur des nylons assez fins et des fonds encombrés, la sentence peut être rapide !
Côté fil, bien entendu pas de tresse, seul le nylon prévaut ici, d’ailleurs la firme Décathlon va bientôt en sortir un assez costaud question résistance à l’abrasion. J’utilise personnellement l’Asso Red qui se voit très bien et est très bonne qualité.
En conclusion cette façon d’attaquer la truite au ver, permet de s’adapter continuellement aux postes et conditions rencontrées. D’une chevrotine en tête, à une plombée étalée permettant d’attaquer le poste comme au toc, vous aurez de quoi réagir pour augmenter vos chances, tout en gardant l’esprit « traque » que l’on conserve à la pêche au lancer.
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