Cecilia Grönberg et moi-même avons commencé l’aventure avec une arrivée à l’aéroport de Barcelone le dimanche en milieu d’après-midi. Après un rapide point sur les conditions de pêche, 2 heures de route nous attendent pour arriver à Mequinenza, lieu de villégiature pour cette semaine de pêche. Situé dans une partie de l’Espagne assez pauvre, au milieu des non moins connus Fayon et Caspe, vous trouverez pratiquement tout à Mequinenza avec un magasin de pêche pour votre carte de pêche et du matériel pour pratiquer de nombreuses pêches, mais aussi quelques restaurants et petits supermarchés pour vous approvisionner pour la semaine. Attention cependant, les vers de terre ont vraiment du mal à arriver vivants en été et les ruptures de stock sont plus que fréquentes ! Heureusement, Barbara avait réussi à embarquer quelques vers lors de son vol depuis l’Allemagne, de quoi nous permettre de pêcher sereinement les premiers jours. Les calamars congelés trouvés au supermarché viendront compléter la grappe à présenter aux gloutons !
En cette fin d’été, Mequinenza est envahi d’herbiers et de lentilles d’eau sur une énorme partie de sa surface. Une vraie catastrophe avec des eaux très chaudes à 28 degrés, il est fort à parier qu’un grand nombre de poissons ne survivent pas. Nous allons pêcher le barrage.
Mise en route sur l’Ebro
Cecilia étant une des pêcheuses les plus réputées, si ce n’est la meilleure, pour pratiquer la pêche du sandre en pélagique en Suède, elle est arrivée en Espagne avec son sondeur Garmin et ses 2 sondes Panoptix PS30 et Panoptix Livescope LVS12 dans ses bagages, de quoi tenter de pêcher les silures en pélagique. La matinée est donc consacrée à la partie intendance avec les courses, l’administratif, la préparation du matériel pour enfin se terminer en fin de journée, une fois la chaleur écrasante passée, pour traquer les silures. Il aura fallu batailler un peu avec le bateau pour pouvoir adapter au mieux tout cela mais après quelques essais, nous trouvons une solution convenable pour pratiquer la pêche. La pêche en pélagique avec ce type de matériel est intéressante et plutôt instructive puisque l’on voit la réaction des poissons assez facilement. Et en ce premier jour, autant dire qu’ils ne sont pas des plus encourageants ! De nombreux poissons décollent pour voir nos montages mais redescendent aussitôt. Pire encore, lorsque les manœuvres se font au moteur thermique, les poissons prennent la fuite illico. Le son du clonk a également tendance à les faire fuir ! L’approche n’est pas au point pour les silures, il fait encore très chaud et nous décidons de visiter une petite baie pour traquer les black-bass. Arrivés au fond de la baie, quelques lancers et les touches de petits sandres s’enchainent à vitesse grand V. Rien de très gros, mais c’est toujours plaisant de trouver la pêche et se faire plaisir sur quelques poissons !
Camp de pêche
Le camp de pêche Urlaub Nach Mass (https://urlaub-nach-mass.de/) est idéalement situé dans les abords de Mequinenza avec une belle vue sur l’Ebro. L’endroit où nous étions possède plusieurs appartements qui sont mis à disposition et sont équipés pour accueillir des équipes de 4 pêcheurs pour les plus grandes d’entre eux. Avec un deuxième logement, ils ont 45 lits disponibles ! Des bateaux sont disponibles pour naviguer en amont et en aval du barrage avec des motorisations de 70CV pour les plus puissantes qui vous permettent de parcourir de grandes distances. Amont et aval du barrage, mais aussi affluents, tout est à proximité à une dizaine de minutes en voiture ce qui en fait un point central idéal pour pêcher le silure en fonction des conditions climatiques.
Quand l’orage vient contrarier les plans sur Mequinenza
Le rendez-vous est pris pour le matin très tôt pour pêcher les heures les plus fraiches, suivi d’un retour au camp de pêche pour se reposer en journée et retourner pêcher en milieu d’après-midi jusqu’à la nuit. Avec une telle stratégie, certes un peu éprouvante et contraignante, nous pêchons les meilleurs moments de la journée. Le réveil sonne mais tout le monde est déjà debout car l’orage est arrivé au milieu de la nuit avec son petit déluge qui s’abat sur la région aride. Changement de plan, nous attendons donc que la pluie se calme pour aller traquer le silure au leurre en rivière sur une zone où l’eau est bien oxygénée. Arrivés sur place, l’eau est un peu boueuse, il y a pas mal d’herbiers à peine visible, peu de profondeur… mais aussi des poissons ! Après quelques minutes, c’est moi qui ouvre le bal avec un premier silure, le premier du séjour ! Il est de taille modeste, mais sur une canne légère et à seulement quelques mètres du bord, le combat est plaisant ! C’est ensuite au tour de Cecilia de prendre un autre silure, un peu plus petit, mais le premier de sa vie, c’est là encore beaucoup d’émotions et de joie et une belle preuve d’adaptation aux conditions climatiques. Alors que le matériel est en train d’être rangé en vue du retour, le caméraman prend une des cannes pour s’essayer à son tour à la pêche du silure au leurre et c’est pendu au premier lancer ! Le poisson est un peu plus gros mais après quelques minutes de combat et de nombreux coups de têtes et de queues, le poisson se décroche ! Dommage. Fin de cette matinée de pêche, qui se poursuivra sur un autre spot mais le courant très fort et les nombreux herbiers rendent la pêche vraiment trop compliquée pour espérer de bons résultats.
Confirmation de la stratégie pour les silures
Avec les informations récoltées lors de la première journée, nous décidons de pratiquer une pêche beaucoup plus discrète. Décision est prise de naviguer plusieurs dizaines de minutes pour aller sur des zones où les silures sont beaucoup moins pêchés, de pratiquer très tôt le matin, sur des profondeurs variant de 10m à 15m sur des entrées de baies. Après un long run vivifiant, la stratégie semble payante puisque l’on remarque beaucoup d’activités. Très rapidement, les premiers poissons nous rejoignent sur les écrans des sondeurs et montent beaucoup plus facilement sur les montages. Ils sont à nouveau très chipoteurs et ils viendront plusieurs fois grignoter les vers, tout en laissant les morceaux d’encornet, sans se faire prendre par les triples. Les heures chaudes arrivant à grand pas, décision est prise de rentrer en faisant un stop dans la baie qui avait rapporté quelques sandres pour se faire plaisir avec quelques poissons qui répondront aux leurres.
Pêche du silure en pélagique
Cecilia commence à devenir familière avec les silures, il est désormais venu le temps de retenter sa chance en mode pélagique, pêche qu’elle affectionne particulièrement. Après quelques essais, son premier silure pêché en pélagique va finalement arriver. Les silures sont difficiles à pêcher avec cette technique puisqu’ils se déplacent beaucoup et il est donc difficile de les suivre sur le sondeur en déplaçant le bateau. Mais avec un peu de persévérance et d’habitude pour manœuvrer le bateau, il est possible d’y arriver. Niveau montage et action, rien ne change vraiment de la pêche traditionnelle au clonk : un gros plomb, un bas de ligne avec un hameçon triple garni des gros vers canadiens et éventuellement de lamelles d’encornet. Mais plutôt que de dériver lentement, au gré d’un courant, du vent ou à l’aide du moteur électrique, la pêche en pélagique est plus rapide. Le bateau est en mouvement, les yeux sont fixés sur le sondeur et le poisson est activement recherché. Pour cela la sonde LVS12 regarde vers l’avant et va cibler un poisson. Il faut ensuite amener le bateau à la verticale du poisson pour qu’il passe sur la sonde PS30 et faire descendre le montage sur lui. Bien souvent le poisson va monter de lui-même voir ce qu’il se passe, si ce n’est pas le cas, quelques coups de clonk peuvent le motiver ou amener d’autres poissons sur la zone.
Action de pêche au clonk et en pélagique
Que ce soit en pêchant au clonk ou en pélagique, l’action de pêche est simple : positionner le montage quelques dizaines de centimètres au-dessus du poisson. L’idéal étant bien entendu d’avoir le montage à une profondeur et de faire décoller le poisson plutôt que faire descendre le montage ce qui a tendance à l’effrayer. Ensuite, il suffit d’attendre sans bouger que le poisson se saisisse du montage et de ferrer lorsqu’il exerce une bonne pression sur le montage. Rien ne sert de ferrer avant, les ratés sont trop nombreux. Si les poissons viennent voir le montage, restent longtemps mais qu’ils ne se saisissent pas de vos appâts, vous pouvez pratiquez de très légères secousses de 2-3 centimètres qui feront danser vos vers et pourraient décider les poissons. Il est également possible de pratiquer une tirée plus douce et plus longue, de 50cm environ, qui peut également décider les poissons lorsqu’ils sont tatillons.
C’est ainsi que cette semaine de pêche s’achèvera avec quelques poissons supplémentaires en pratiquant les différentes techniques selon les conditions de pêche. Un pari réussi malgré des conditions de pêche pas évidentes, mais une belle adaptation qui a permis à l’équipe de sortir son épingle du jeu. C’était aussi l’occasion de pratiquer une partie de pêche, entre amis, dans un cadre sympathique et avec beaucoup de rires et de plaisirs car c’est aussi ça les plaisirs de la pêche !
Montage et matériel utilisé
Les montages pour pratiquer la pêche du silure en verticale sont assez simples : un corps de ligne en tresse de 0.35-0.40/100ème sur lequel on vient fixer un plomb variant de 100 à 150 grammes. Sous le plomb, on retrouve environ 1m de bas de ligne de 80 à 100kg de résistance sur lequel on fixe un hameçon triple taille 2/0 garni de vers et/ou d’encornets.
Côté moulinet, il faut du solide. Il est possible de pratiquer soit en casting, soit en spinning, l’avantage du casting est la libération de la ligne plus facile pour descendre le montage rapidement sur le poisson. C’est la solution à privilégier pour pêcher en pélagique si vous gardez la canne en main. Il est également possible de pêcher en spinning, la manière la plus classique est d’ouvrir le pick-up et de pêcher avec le fil à la main, l’autre main servant à clonker pour faire décoller les poissons.
Côté canne, une puissance de 120g à 150g fera l’affaire s’il n’y a pas trop de gros poissons. Sur de petits poissons, il faut privilégier le plaisir et c’est dommage de prendre des cannes trop puissantes. Idéalement, votre canne possèdera une bonne réserve de puissance ce qui permettra à la fois de prendre du plaisir sur les poissons plus petits, tout en ayant la possibilité de sortir de beaux spécimens. Si vous pêchez en tenant la canne, privilégiez un modèle un peu plus long et au contraire si vous pêchez avec le fil à la main, utilisez plutôt une canne courte qui sera plus facile à manier et évitera les emmêlements.
Vertical
- Canne : Une canne en test cette fois mais généralement une canne de 1.70-2.10m / 150-200gr
- Moulinet : Revo Beast Abu Garcia.
Casting
- Rod Fantasista Beast de Abu Garcia 7’ 150gr
- Moulinet : Revo Beast Abu Garcia
Spinning
- Canne : Penn Regiment II 2.40m, 100gr (150g pour des plus gros poissons)
- Moulinet : Penn Spinfisher VI 4500 ( taille 5500 pour les plus gros poissons)
Montage
- Corps de ligne : 0,35mm
- Leader 80kg
- Plomb 100gr
- Hameçon triple 2/0 avec des vers.
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