L’utilisation du fireball pour les pêches verticales n’est pas énormément développée pour séduire les carnassiers, mais c’est pourtant celle dans les obstacles ou quand les carnassiers sont en repos, qui donne des résultats constants.
Le plomb fireball tient son origine du Canada et de l’utilisation d’une tête plombée pour armer un poisson fourrage destiné aux carnassiers. Une utilisation assez commune aussi dans les pays scandinaves où le poisson est traîné derrière le bateau. Pas forcément très original mais particulièrement efficace notamment sur les lacs peu profonds. La monture a été améliorée pour laisser plus de liberté dans les mouvements à l’appât ou l’utiliser sur des prospections verticales. La hampe de l’hameçon est plus courte et le plomb possède un œillet pour ajouter une empile plus longue afin de compléter l’armement.
La pêche au fireball classique
C’est un peu celle utilisée en drop vif : le petit gardon ou l’ablette est accroché par les lèvres sur l’hameçon du fireball et le triple de l’empile sur le dos. Un bas de ligne en fluorocarbone de 40/100e de la longueur de la canne et l’on fait évoluer le vif au dessus du fond. Quel intérêt me direz-vous par rapport au drop shop ? Le plomb d’une vingtaine de grammes présente un avantage certain dans les obstacles : bois immergés, éboulis. En effet, le vif évoluant avec le fireball, les risques d’accrochages sont bien moins fréquents, et avec un peu de pratique quand on sent que l’on touche une branche, un relâché évite de figer l’armement à la différence du drop qui peut s’accrocher à deux endroits : le vif fixé sur l’hameçon qui logiquement évolue librement, et le plomb qui peut se coincer dans une branche, une fourche par exemple. Cette technique est aussi efficace pour le brochet que pour le sandre, mais il semble d’après plusieurs observations, que le brochet est moins « pinailleur » que le Sander lucioperca qui est capable de venir se coller devant le fireball sans se décider à aspirer le vif et cela arrive aussi au drop-shop quand on voit sur le sondeur monter un sandre. Lucius est beaucoup plus coopératif au jeu du fireball : l’attaque est souvent franche et rapide ne laissant pas de place au doute.
Les variantes du fireball
L’utilisation d’un poisson mort est tout à fait possible et on peut le faire évoluer entre deux eaux, à proximité des boules de fourrage rencontrées quand manifestement des carnassiers sont en dessous et repérés avec le sondeur. Rien n’interdit également le lancer-amener, une pêche dite « à gratter » qui se substitue à la technique du poisson-mort, mais dans ce cas la canne ne sera pas verticale (autour 1.90 m, action de pointe, 10-25 lb) mais plus longue, mais on sort là de la technique du fireball. L’utilisation d’un leurre souple du type finesse est envisageable notamment si on prospecte dans des amas de branches ou proche d’éboulis, de vieilles structures métalliques immergées, mais cela n’a pas grand intérêt par rapport à un plomb sabot dans une utilisation spécifiquement verticale. La technique du fireball est appropriée pour pêcher les obstacles immergés, une ancienne digue, un vieux pont, à des profondeurs assez importantes où stationnent souvent de beaux poissons en raison de cet habitat particulier qui fixe perches et gardons de taille moyenne. Les poissons éduqués affectionnent particulièrement cet environnement protecteur ou seul un montage texan a des chances de passer sans trop d’encombre, mais il reste difficile de placer son leurre souple à ras du fond en raison de l’encombrement. Le fireball, par son poids et son armement (un triple sur le dos du vif et l’hameçon du plomb fireball dans le nez), est capable de se libérer d’une branche pour peu que vous n’ayez pas ferré comme un sauvage ! Bien sûr, le ferrage devrait être appuyé et il faudra rapidement décoller la prise avant qu’elle réagisse sous peine d’être pris dans les bois.
Brochets et sandres au fireball
Il y a une réflexion nécessaire dans cette technique, il y en a même plusieurs : hauteur d’évolution du fireball, grammage en fonction de la profondeur et du vent, redoublement d’attention quand le vif s’excite, taille de l’appât qui peut-être plus important quand on recherche spécifiquement le broc. Mais c’est sur le bas de ligne qu’il y a un dilemme : fluorocarbone de 40/100e ou tresse armée quand cohabitent sandres et brochets ? Soyons clairs : la coupe est toujours possible s’il s’agit d’un brochet, mais le ferrage étant immédiat, il est souvent pris sur le bord de la gueule et le risque de coupe reste modéré. D’un autre coté, un bas de ligne fait en tresse armée même souple pourrait être un frein à l’attaque d’un sandre. Si vous pêchez dans une eau où le brochet est le seul carnassier (je ne parle même pas des perches ou du silure), l’option tresse semble la plus sage car inutile de prendre des risques, et je n’ai pas remarqué (mais je me trompe peut-être) une différence fondamentale de touches en optant pour la tresse en place du fluorocarbone. De plus c’est toujours ballot de perdre un beau poisson par une coupe. Quand les deux espèces sont présentes mais que l’objectif est quand même de tenter un beau sandre, le fluorocarbone s’impose. Par contre, si c’est un brochet qui monte au bateau, il faudra probablement changer radicalement le bas de ligne. On pourrait et certains le feront remarquer, augmenter le diamètre du fluorocarbone en 60/100e voire en 70/100e. Le problème que l’on rencontre dans ce cas est la rigidité qui nuit à l’évolution du fireball. Mais on peut opter pour une pointe de discrétion en appliquant le principe d’un bas de ligne en 40/100e relié à un bout de 70/100e. Une solution intermédiaire en somme.
Les montages fireball font légion
Les modèles ont été fortement déclinés ces dernières années et l’on trouve sur le marché des fireball aussi bien pour le silure que des modèles de 12 grammes. Pendant longtemps la norme fut 21 grammes mais aujourd’hui il en existe pléthore. On choisira un modèle possédant un anneau permettant de fixer un bas de ligne en fluorocarbone ou en tresse armée souple avec lequel on peut faire un nœud sans sleever. On peut aussi préparer plusieurs bas de ligne à l’avance de différentes longueurs prêts à l’emploi avec un petit émerillon suffisamment résistant et qui permet, selon la grosseur du vif, de changer le montage sans enlever le fireball. Plusieurs couleurs sont disponibles et cela me semble plus répondre à une affaire de goût, néanmoins selon la clarté de l’eau, il peut être considéré que certaines couleurs plus pénétrantes à dix mètres peuvent êtres mieux repérées par un carnassier. Cela étant, je pense que les vibrations de notre appât sont certainement plus rapidement captées par un brochet dans les parages, la couleur n’intervenant, à mon sens, mais je n’ai pas la science infuse, que beaucoup plus tard. Les brochets en tout cas ne m’ont fait aucune confidence particulière sur la couleur de mes fireball, et les premiers sur le marché qui n’étaient pas peints, n’ont pas été moins efficaces. Une petite rondelle type « pepper » placée sur la pointe de l’hameçon après avoir fixé le vif par les lèvres évite qu’il ne se dégage, ce qui arrive aussi.
C’est une pêche de prospection moins démonstrative que le power fishing, intéressante à utiliser dans les bois immergés et les obstacles. Prendre un big fish sur une canne verticale de 1,90m est un réceptacle d’émotions, alors goûtez au fireball, vous n’êtes pas prêt d’arrêter d’en jouer !