Le surfcasting, qui veut littéralement dire que l’on va jeter dans les vagues, est une technique de pêcher largement pratiquée en France, de simple loisir à la compétition. Cette technique consiste à aller pêcher plus ou moins loin, jusqu’à plus de 160 mètres, derrière les rouleaux, pour aller chercher les plus beaux poissons. Cet article présente ce qu’est le surfcasting dans ses grandes lignes, vous trouverez des articles précis préparés par d’anciens compétiteurs surfcasting reconnus.
Quelles espèces pêcher en surfcasting ?
Le surfcasting permet d’attraper un nombre d’espèces variées. Toutefois, les poissons les plus recherchés sont les sparidés comme la daurade royale, le sar ou le marbré mais évidemment aussi les prédateurs comme les loups/bars ou tassergals. Ce sont les poissons les plus pêchés en surfcasting, mais on peu capturer beaucoup d’autres espèce comme le rouget-grondin, la raie, la plie, le muge, etc…
Quand pratiquer le surfcasting ?
La pêche en surfcasting se pratique du printemps à l’automne, avec un pic d’activité en été puisque de nombreux pêcheurs profitent des températures clémentes pour également pêcher la nuit en surfcasting, ce qui permet de tromper plus facilement les sparidés.
Cependant, la meilleure période de l’année pour pêcher en surfcasting est l’automne, où les prises sont nombreuses, en particulier lors des coups de mer qui permettent d’avoir des résultats excellents !
Lors de la période estivale, les sorties nocturnes en surfcasting deviennent des plus agréables. Mais pour pêcher la nuit sur nos plages favorites, de nombreuses questions se poseront à nous : quelle option choisir, quelles espèces pêcher, quel appât utiliser pour tel ou tel poisson. Il en est de même pour choisir son lieu en fonction de la couche d’eau ou encore de la distance de pêche à mettre en œuvre depuis la plage.
Il est certain qu’il n’y a pas spécialement de vérité pure et dure, mais il y a des constantes, des habitudes que certaines variétés de poissons sont plus enclines à adopter la journée ou encore la nuit, surtout dans la période estivale pendant laquelle les eaux sont à bonne température, et donc où la vie bat son plein.
Où pêcher en surfcasting ?
La bande des 20 premiers mètres
Partons de l’exemple d’une plage à pente moyenne sur les 20 premiers mètres, où il y a de zéro à 4 mètres de profondeur. C’est souvent à cet endroit que nous trouvons les petits poissons, et s’il y a des petits poissons il y a des prédateurs. Le loup, notamment, a l’habitude de naviguer proche du bord où il adore marauder à la recherche d’une proie dans une faible couche d’eau.
Il y a un autre élément à prendre en compte, c’est l’état de la mer. C’est dans cette bande des 20 premiers mètres qu’il y a le plus souvent des vagues et une agitation qui soulève le substrat et décolle la nourriture du fond, comme des vers marins, des coquillages et des crustacés. C’est à cet endroit que le sar aime se placer et jouer dans les vagues. Comme tous les poissons il est très opportuniste et si de la nourriture passe non loin de sa bouche il n’hésitera pas à engloutir cette manne providentielle.
La facilité pour les prédateurs à venir chasser dans cette partie de plage à faible profondeur est accrue quand il y a des vagues, car l’eau est la plus souvent teintée, les fonds sont remués et les approches pour les prédateurs sont ainsi plus faciles et plus discrètes.
Dans cette partie d’eau on trouve aussi le mulet qui aime particulièrement racler le fond à la recherche de petites algues, et il en est de même pour la saupe. Ce n’est pas pour rien que certains pêcheurs nomment ces deux espèces les « vaches de mer ». Elles sont constamment à la recherche de petites algues filamenteuses, et pour que celles-ci se développent, il leur faut de la lumière pour la photosynthèse. C’est pour cette raison que ces deux espèces vivent la plupart du temps dans cette partie de la plage.
En résumé, la pêche en surfcasting à cette distance est une pêche facile est efficace.
De 20 à 60 mètres de la plage
La seconde partie, qui est plus large de 20 à 60 mètres est une partie plus calme. Souvent à cet endroit il y a déjà moins de vagues ou encore c’est là qu’il y a une cassure dans les fonds marins qui provoquera la formation d’une vague.
Dans cette bande on va trouver une multitude d’espèces, comme le rouget, certaines variétés de sous-espèces du sar comme les paraclets ou encore les véirades. Il y a aussi les petits pageots juvéniles qui sont très souvent en bancs très importants ainsi que d’autres variétés comme les severeaux, les bogues, les oblades, des poissons qui vivent entre deux eaux, car la profondeur peut aller de 4 mètres à 10/15 mètres de profondeur.
C’est sur cette partie qu’il faut employer des montages un peu plus ingénieux. Il sera donc pratique de pêcher avec des montages à 2 empiles, un trainard qui va reposer sur le fond pour les poissons qui grattent le sable, et une empile haute avec une perle flottante pour permettre à notre appât d’être décollé du fond. Vous intéresserez ainsi certaines espèces qui ne se nourrissent que très rarement sur le fond.
A plus de 60 mètres du bord
La dernière bande est encore plus importante et va de 60 mètres à largement plus de 100 mètres du rivage. Selon leurs capacités et le matériel utilisé, certains pêcheurs arrivent à pêcher à plus de 150 mètres. Dotés d’une très bonne technicité de lancer, mais aussi capables de finesse et en utilisant des appâts très peu volumineux pour rester dans la recherche d’aérodynamisme pour des distances de pêche importantes, il est possible à ces pêcheurs de trouver des poissons qui sont plutôt timides et qui aiment le calme, comme le marbré et la daurade. Suivant la taille des poissons les bancs peuvent être très importants, mais plus ils deviennent gros et plus ils ont tendance à devenir solitaires.
Pour pouvoir donc pêcher le plus loin possible, il va falloir utiliser des montages très simples à une seule empile, et avec un appât plutôt petit comme par exemple le ver de sable. Lors du lancer cet appât ne freinera pas trop dans l’air, alors que vouloir lancer un gros morceau de ver de chalut ou encore un bibi aura pour effet de perdre au moins 30% de distance sur un lancer technique.
A cette distance on peut même faire quelques rencontres surprenantes, comme les raies, les rougets grondins, les hirondelles de mer, les ombrines (de superbes poissons que l’on trouve surtout en Corse). La pêche à longue distance permet de pouvoir capturer des poissons trophée, et certaines personnes n’hésitent pas à avoir une petite embarcation pour aller déposer des appâts volumineux au loin, ou encore à y aller à la nage…
Tous ces éléments sont une base. Il est indéniable que parfois on peut prendre un marbré tout proche du bord, tout comme un sar très loin, mais cela est beaucoup plus rare. Avec ces éléments, on peut déjà plus facilement choisir quel montage utiliser en fonction de la distance de pêche et bien choisir son appât.
Pour ce qui est du matériel il en est de même. Une canne pour pêcher en bordure ne sera pas la même qu’une canne pour pêcher à longue distance. C’est pourquoi il est convenable d’avoir au moins 3 cannes dans son fourreau ce qui nous permettra de pouvoir explorer les différentes sections depuis le bord. Il n’est pas nécessaire de mettre toutes ces cannes à la même distance, sauf si vous recherchez une espèce bien précise sur un lieu que vous connaissez bien.
Les meilleurs appâts pour la pêche en surfcasting
De manière générale, de nombreux appâts permettent de pêcher en surfcasting :
- Vers : arénicole, bibi, ver de sable ;
- Crustacés : crabe, crevette ;
- Mollusques : couteau, coque, encornet, palourde, mye, seiche, calamar ;
- Vifs : lançon, gobbie, sardine, maquereau, équille, éperlan.
Il est à noter que certains appâts sont toutefois plus efficaces selon les espèces : les vers attirent les carnassiers et les poissons plats tandis que les petits poissons et les céphalopodes permettent de capturer les plus gros carnassiers. Nous vous conseillons la lecture de cet article pour choisir votre appât pour la pêche en surfcasting.
Les montages surfcasting
Il est possible de pêcher en surfcasting entre 2 eaux mais la plupart du temps elle se pratique au fond. Les montages surfcasting sont variés pour s’adapter aux conditions de pêche, vous trouverez ainsi des montages surfcasting potence, en dérivation, coulissants, teasers, etc.
Conclusion
En conclusion, il n’est pas si simple de pratiquer le surfcasting pour avoir de bons résultats. Il faut bien connaitre les plages que nous affectionnons le plus et les spots que nous avons l’habitude de pratiquer. N’hésitez pas à explorer les fonds marins pour bien repérer les cassures, les roches, les déclivités du fond. C’est à force de pêcher sur un secteur habituel que vous arriverez de mieux en mieux à surprendre des poissons de passage sur zone. Tous les poissons ne vivent pas ensemble, les espèces ne se mélangent quasiment pas et il en est de même pour la taille des poissons. A vos cannes !