La bombette est l’arme secrète pour pêcher la truite en plan d’eau. Pour la plupart d’entre nous l’ouverture de la truite se déroule le long d’une belle et sauvage rivière mais ces magnifiques torrents ou cours d’eau de piémont ne sont pas implantés uniformément sur le territoire et bon nombre de pêcheurs se retrouvent au bord de lacs et d’étangs pour pêcher la truite. Et dans ces conditions, il n’y a rien de mieux que la bombette pour faire la différence !
Soit on accepte de faire des kilomètres soit on se résigne à aller tremper la ligne dans l’étang communal où l’AAPPMA aura pris soin d’y déverser quelques truites de pisciculture. Ces dernières, quelquefois boudeuses ne résistent jamais longtemps à une technique très efficace venue d’Italie : la Bombette.
La bombette, c’est quoi ?
Une bombette est un lest, tout simplement mais un lest très technique. Il pourra être flottant, peu plongeant, grand plongeant…Tout ceci pour s’adapter à la profondeur d’évolution de la truite. Ce lest aérodynamique permettra de lancer loin une ligne légère et de faire évoluer son appât dans la zone où se trouve la truite. Ayant une forme destinée à être lancée le plus loin possible la « bombarda » italienne est devenue la « bombette » française après son introduction par Sylvio Léonardi, l’inventeur de la meilleur bombette du marché chez Milo.
La bombette est donc un lest de plastique, enchassé sur un tube où passe le fil et composé d’un corps creux renfermant une masse de métal. Les modèles les plus aboutis de chez Milo, les Bubo, sont proposés en différents poids, tailles et profondeurs d’évolution. On en trouve évoluant en sub surface, d’autres évoluant à 1m, d’autres encore plus profond.
L’équipement nécessaire pour la pêche à la bombette
La bombette est une technique particulière demandant l’usage d’une canne puissante mais sensible de scion. La plupart mesurent 3,5m à 4m, ce qui peut paraître grand mais facilite le lancer d’un long bas de ligne. La canne est le plus souvent télescopique pour des raisons d’encombrement. Le moulinet demande simplement à être léger car lancer ramener avec une canne de 3,5m devient vite fatiguant. Le corps de ligne sera en simple nylon de 20 centièmes, la tresse est possible mais n’apporte pas grand-chose de plus. Venons-en au montage terminal, le plus important dans cette technique. On enfilera donc une bombette sur le corps de ligne qui se terminera par un émerillon triple ou quadruple. Ceci pour éviter le vrillage car le but est de faire tournoyer l’appât pour plus d’efficacité. Sous la bombette certains utilisent un ressort spécial, permettant de la changer sans couper le fil, j’avoue qu’après l’avoir essayé je n’y ai pas trouvé grand intérêt, ce ressort étant censé protéger le nœud des chocs de la bombette. Pour ma part j’insère juste une petite bille caoutchouc que l’on trouve dans le rayon carpiste des détaillants.
Le bas de ligne a une caractéristique très importante, il est long et fin et se termine par un hameçon simple en rapport avec la taille de l’esche. Mes bas de ligne font 1,5m minimum, en fluorocarbone et en 16 centièmes. Lancer un tel bas de ligne nécessite de freiner la course du fil de la bobine avant qu’il ne touche l’eau, de façon à le déployer sinon c’est l’emmêlage assuré.
La technique de la pêche à la bombette
A titre personnel je n’utilise qu’une esche animale : la teigne. J’ai essayé le ver mais trop fragile il se déchirait au lancer. Par contre une petite virgule plastique ou un mini shad fonctionneront parfaitement. La chenille en mousse est un appât conçu pour la bombette et rentrera en rotation au premier coup de manivelle.
Les teignes s’eschent de façon à former une hélice, pour cela il faut deux exemplaires de ces larves. La première sera totalement noyée sur l’hameçon alors que la seconde aura la moitié du corps non piqué. Ainsi lorsque vous ramènerez votre montage, celui-ci tournera comme un devon, attirant de loin les truites. Il s’agit donc de lancer, d’attendre que la bombette se stabilise à sa profondeur et de ramener de façon linéaire, voir de mettre quelques petits coups de scion pour aguicher les poissons apathiques. Le plus dur étant de découvrir la hauteur d’évolution des truites. Celles-ci, des arcs en ciel la plupart du temps, sont grégaires et restent assez près du lieu de déversement mais au bout de quelques jours elles s’éloignent au large et deviennent difficiles à prendre avec les techniques classiques.
J’ai pris l’habitude de commencer ma prospection avec une bombette peu plongeante qui évoluera à 50 cm sous la surface. Pour cela j’observe l’étang en cherchant à déceler une activité des truites, s’il n’y en a pas, je lance en éventail. La Bombette partant quelquefois à plus de 50 m on arrive à explorer une grande surface d’eau. Si je n’ai pas de touches au bout d’une demi-heure, je change la bombette pour un modèle plongeant à 2m et je continue, si ça ne mord pas je passe à la super plongeante pour 3m et plus. La première prise m’indiquera la hauteur d’évolution des poissons, ensuite il ne restera plus qu’à découvrir la bonne vitesse de récupération et l’absence ou la présence d’animation.
L’efficacité surprenante de la bombette
Lorsque je vois mes amis, regardant désespérément leur bouchon, ou d’autres qui peinent à jeter à 20 m et faire nager dans 5m d’eau une Aglia en taille 1, je n’ai de cesse de leur démontrer la supériorité de la bombette.
Il y a quelques années alors que cette technique n’était connue que de peu de pêcheurs et que les cannes dédiées à cette technique se comptaient sur les doigts d’une main, je faisais ma première ouverture à la bombette en étang.
J’avais découvert celle-ci grâce à une vidéo mettant en scène Gérard Trinquier et Sylvio Léonardi, l’inventeur italien de cette méthode, et nommée « technique de pêche à la bombette ». Mes amis m’ont vu arriver avec cette canne de 4m et ce truc bizarre et transparent. Ils ont rigolé, puis ils ont ri jaune au bout de seulement quelques minutes. Ce matin-là, j’ai pris trois truites en trois lancers, de quoi rendre jaloux tous mes voisins. Puis j’ai pris mon quota en moins d’une demi-heure…
La ligne étant toujours en tension, les poissons sont le plus souvent pris au bord de la gueule, laissant la possibilité de les relâcher si le cœur vous en dit. Pour les plus fainéants on peut laisser voguer sa bombette au fil de l’eau en se contentant de regarder le scion, j’ai pris pas mal de truites avec cette méthode sur des poissons qui refusaient toutes les esches en mouvement.
Quelquefois les truites ne mordaient que sous la surface au ras d’une berge, d’autre fois c’était par 5m de fond au centre de l’étang. La bombette permet rapidement de passer de ces conditions aux autres sans besoin d’une autre canne. La seule difficulté rencontrée est le vent de face assez fort qui empêche le déploiement correct du bas de ligne et le fait s’emmêler.
La bombette n’est pas faite que pour la truite, j’ai le souvenir d’un beau sandre pris sur une petite ondulante trainée derrière une bombette et lancée à près de 80m de mon poste. La bombette peut tout faire, trainer des leurres durs, souples, elle excelle aussi avec de petits streamers sur les truites et les perches.
La bombette, un outil de spécialiste qui reste très discret sur son efficacité. Essayez la, par contre faites l’effort d’acheter de vraies bombettes, les Milo étant les meilleurs modèles qui restent très loin devant la concurrence.