Amateurs de sensations ? Pourquoi ne pas détourner une technique reine des rivières de première catégorie pour l’exploiter en deuxième en grande rivière ? Chercher le carnassier de deuxième dans ces conditions à l’ultra léger peut s’avérer payant et révéler de très bonnes surprises. Alors, comment attaquer les postes les plus classiques de deuxième quand on n’a jamais mis les pieds qu’en première, et surtout, que regarder côté matériel ?
On a tous été le témoin un jour d’une de ces chasses qui nous fait sortir tous les leurres de nos boites sans qu’une seule tape ne se produise… la faute à pas de chance ? Non, bien entendu. En deuxième catégorie on sort logiquement les leurres d’au moins 10gr. Et pourtant, combien de fois un poisson nageur de 4gr et 5 cm aurait-il fait la différence ?… Plus d’une fois, c’est sûr et avec un sacré résultat !
Tout d’abord quelles sont les limites ici de ce que j’entends l’ultra léger ? Pour moi ce sont des lignes fines, pas plus de 18°/°° grand maximum sur des cannes d’1M90 maximum également. Quant au grammage maxi pour les leurres, 5 à 6 gr sont largement suffisants. Personnellement, j’utilise une antique DAM d’1m10 avec un moulinet de la même marque. Jamais ouvert, jamais pris de court !
Aborder la rivière de seconde avec si petit…
Enumérer les postes de deuxième catégorie, pourrait donner lieu à une liste bien indigeste… Le but ici n’est pas là. L’avantage de tels ensembles est d’aller là où les autres ne vont pas. Cela tombe bien, les perches, premières cibles de cette technique, sont nombreuses à se cacher sous les branches et racines. Et les accrocs tout aussi nombreux. Le tout est de ne surtout pas monter sur les branches, amas de racines ou autres : c’est la fuite assurée.
Branches et racines
Attaquez comme il est possible de le faire selon l’encombrement du poste, depuis l’aval ou l’amont. L’inconvénient depuis l’aval est de ne pas pouvoir s’aider du courant pour rapprocher son leurre du poste. En effet depuis l’amont, votre leurre peut être rabattu contre la berge et donc rapproché des racines. Il faut bien entendu veiller dans les derniers moments à le laisser à une certaine distance des accrocs. Utilisez un poisson nageur flottant à grande bavette ici. Quand les branches ne retombent pas trop sur la surface, je le lance vers le large de sorte qu’il puisse avoir le temps de plonger à la profondeur voulue en le ramenant jusqu’en aval du poste. Il va décrire un demi-cercle et ainsi passer comme il faut devant les racines. Une fois devant, je le laisse remonter quelques secondes de temps à autres pour le faire repartir de plus belle et arrêter une nouvelle fois. C’est le fameux « stop and go ». De cette manière, il couvre les racines de bas en haut, tout en revenant vers vous. Généralement les attaques ont lieu à vos pieds. Les suspendus sont tout aussi bons également. Les coulants quant à eux vous permettent de lancer directement en aval ou en amont du poste et de travailler le poste plus rapidement. Mais l’inconvénient, comme les LS, est qu’ils ne peuvent travailler que la couche inférieure quand les flottants peuvent aussi bien attaquer celle du dessus (relâchés), comme celle en dessous (récupération).
Les ponts
Un autre bon poste, sont les ponts. Travaillez tout d’abord les piles du pont au LS. Dandinés devant vous, ils peuvent surprendre les carnassiers tôt le matin avant que les promeneurs, joggeurs ou autres pêcheurs n’aient fait le ménage ici…
J’apprécie aussi d’attaquer ce poste en lançant parallèlement au pont. Depuis une des deux piles jusqu’à l’autre. Ici un poison nageur fait l’affaire. Choisissez-le en fonction de la profondeur du poste, puis lancez le sous le pont afin de travailler un endroit très peu fréquenté par les autres pêcheurs. Mais parfois, on n’a pas la chance de pouvoir attaquer les ponts depuis la berge. La seule solution pour attaquer sous le pont est alors de lancer sous ses pieds. C’est un lancer sous la main mais en marche arrière ! Il faut veiller simplement à ne pas trop retenir le leurre au moment de lâcher le fil, sinon ce dernier tapera sur la voûte du pont et le lancer sera bien moins efficace. Encore une fois, une canne courte typique de l’ultra léger aide énormément ici. Les lancers sous la main et autres revers font donc merveille dans ces cas là, surtout s’ils sont maitrisés. Si ce n’est pas le cas, entrainez-vous sur un poste sans branche et sans obstacle.
Là où le bât blesse sur ce poste, est l’attaque de la dune de sable, généralement présente en aval. Il vous faut donc un leurre qui aille loin mais sans plonger trop. L’Adam’s Jerkbait 55SP/SR est tout indiqué. En plus d’une nage très efficace, notamment sur les gros chevesnes, il vous aidera à atteindre de bonnes distances. Pour favoriser encore plus cela, remplacez les triples par un simple unique en queue. Un N°6 lui convient bien et il conserve toutes ses qualités de nage. Utilisez ceux prévus pour la pêche au carpodrome. Légers et solides, ils ont tout ce que l’on recherche ici.
Pour la fosse en aval de cette langue de sable, un LS est tout adapté. Chargez votre canne progressivement, et lâchez le tout quand le nerf de votre canne vous le demande. Vous obtiendrez ainsi les meilleures chances d’atteindre ce poste. Pour favoriser ces lancers, visez les LS quelque peu aero-dynamique, comme les Storm Wildeye Live Vairon. A la limite de l’ultra léger et du lancer léger avec ses 6gr, il atteint de bonnes distances et restent très vibratoires dans la canne. Un bon leurre pour les fosses.
La fosse
Un troisième poste que vous vous devez d’exploiter ainsi, est la fosse présente devant les silos à grains. Réputés pour être un poste à sandres, attaquez-les également au LS. J’ai eu la belle surprise, en réalisant les photos pour cet article, de faire un sandre ici. Pas énorme mais une belle surprise en ultra léger (Quand la théorie du « down-sizing » vous vient à l’esprit…). Mais ne pêchez pas ce poste à contre courant. Il y aura quelques difficultés à faire retomber votre leurre sur le fond pour aller chercher les carnassiers.
Dans un premier temps, dandinez votre LS le long des palplanches. Certaines perches se retrouvent à l’abri des « indentations » de ces palplanches. En amont de ce poste, le tourbillon qui s’y forme abrite parfois des sandres de plusieurs kilos… bon courage en UL ! Mais on pêche aussi ainsi pour cela ! C’est pour cette raison, que vous devez aussi vous assurer d’un bon emplacement pour sortir vos prises, qui plus est sur des lignes aussi fines. Les ondulantes font aussi très bien le boulot.
Le matériel pour la pêche en ultra léger
Rien que ces trois types de postes suffisent à occuper une partie de pêche dans sa totalité, rien que le premier même ! Alors, quels leurres et quelles caractéristiques matérielles regarder quand on veut se tourner vers cette technique ?
Le premier avantage de ces ensembles est donc de lancer des leurres que les autres ne lancent pas et de le faire là où les autres ne vont pas ! Vous vous démarquez donc dès le départ. Et cela peut faire la différence. De plus, en début de saison les carnassiers ont généralement le nez tourné vers les alevins de l’année. Ainsi, des leurres aux dimensions minimales pourront répondre au mieux à ces conditions.
Ainsi de quoi se compose ma boite ? Sans prétention aucune elle m’est bien adaptée et permet de faire face aux situations décrites plus haut. Alors bien entendu, vous pouvez tout à fait en enlever comme en rajouter, notamment les modèles les plus onéreux venant du Japon.
Sélection de leurres UL
« Ligne fine et petit ensemble ». Pour quoi ne pas alors rajouter « émotions en surface » ? Pour cela, visez l’Adam’s Pencil 47F. Très facile à faire nager, c’est pour cette raison que ce stickbait est mentionné ici. Le coloris « Metallic Ayu » fonctionne très bien. Les Owner qui l’équipent sont irréprochables, c’est donc un vrai plaisir de le sortir.
Un petit popper qui marche bien est le Storm Gomoku Popper. 4cm et 3gr de bonheur. Il fait très bien le boulot et décroche rarement, pourvu que vous l’animiez canne basse. Sur les chasses ou aux pieds des racines, les résultats sont là.
Les Rapala CD 5cm, Yo-zuri Pin’s minnow et, surtout, Adam’s Jerkbait 55 SP/SR vous permettent de pêcher les zones peu profondes. Mention spéciale pour ce dernier qui pêche vraiment très bien, un véritable carton sur les chevesnes.
Pour information, je rajouterais les Duo Spearhead Ryuki 45 et 50 et Tackle House Buffet Doras 46 et 43. Je ne les ai jamais essayés mais la réputation de ces deux marques n’est plus à faire. Le point noir reste le prix… Mais quand on voit la nage d’un K-Ten 75 par exemple.
Pour les cuillers, les Mepps et Syclops 00 seront de bon aloi. Rajoutez une DAM Effzett pour les fortes vibrations envoyées. Le tout est que les tournantes tournent dès le contact dans l’eau. Mention spéciale aux cuillers vaironnées qui font un carton sur les perches (Aglia Streamepps, ou TW Mino).
Pour les LS, les Reins Rockvib 2’’ en coloris « Pink Paradise » font merveille. Quelques petits Mister Twister Shad en complément équipés des têtes plombées Daiwa « SW Rock Fish Jig Head » et vous voila bien équipé.
Canne et moulinet UL
Côté canne et moulinet, l’important est donc d’avoir un bon frein. Tous les citer ici est impossible. Un petit tour chez votre détaillant sera bien plus efficace pour vous. Sachez que ce dernier doit peser moins de 150gr et contenir environ 100m de 18°/°°, voire moins. La quantité de fil n’est donc pas énorme et suivre le poisson est parfois nécessaire (Mais parfois, vous ne le suivrez pas bien loin, hélas…). Côté nylon, j’apprécie grandement le Syglon V fluo. Il a une très bonne tenue dans le temps, se voit très bien et résiste bien au nœud. Il en va de même pour l’Asso Magic Red.
Pour l’armement, remplacez autant que faire se peut les triples par des simples. Loin d’être un phénomène de mode, ce changement permet de moins mutiler les prises et de faciliter les décrochages. Les VMC 7239BN sont très bons pour les leurres métalliques, en taille 12 notamment. Leur ouverture est large et le piquant, bien entendu, est excellent. Sinon, comme cités plus haut, les simples pour le carpodrome réunissent les caractéristiques voulues : résistance, petite taille et piquant.
Ainsi, de tels ensembles permettent de pêcher des endroits très encombrés, mais aussi des postes rarement pêchés en seconde. Sensibilité et précision seront donc être au rendez vous. Sachez garder à l’esprit qu’il vous faudra peut-être suivre le poisson, réaliser correctement vos nœuds et faire preuve de doigté pendant TOUT le combat, mise au sec comprise !
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