Certains pêcheurs ne jurent que par la tresse, d’autres que par le nylon et une majorité mixent allègrement les avantages des deux. Comment dès lors s’y retrouver lorsque l’on veut optimiser sa technique de pêche sans pour autant avoir à chercher le pourquoi du comment ? Ce petit tour des différents fils de pêche n’a pas la prétention d’être la vérité absolue mais une simple indication pour vous permettre de choisir plus objectivement.
Les tresses du commerce sont fabriquées à partir de fils de polyéthylène que l’on nomme PE. Deux grosses marques sont présentes sur le marché avec Spectra qui équipe Power Pro et Dyneema pour la majorité des autres tresses. Peu importe la marque de la fibre, c’est plus dans la façon de la tisser que va dépendre la qualité de la tresse.
Reines de la pêche : les tresses
Pour cela la plupart des fabricants ont mis sur le marché deux types de tresses actuelles : les 4 brins tissées et les 8 brins tissées. Les anciennes tresses toronnées ont disparu du marché et les tresses fusionnées, avec la Fireline en tête de file, résistent encore grâce à leur tarif réduit et leur facilité d’utilisation.
Les tresses actuelles sont de petits bijoux industriels, imaginez qu’il faut tresser huit brins serrés pour obtenir une 10 centièmes ! Revers de cette médaille, on obtient souvent des tarifs proches de l’indécence pour certaines de ces tresses.
Comment utiliser ces tresses ? Car c’est bien la question principale qui intéresse le pêcheur. Disons que le diamètre fin qui facilite le lancer se heurte au besoin de résistance linéaire nécessaire pour combattre un poisson. La plupart des tresses, surtout les quatre brins, sont enduites au début d’un apprêt qui facilite la glisse et permet à la tresse de rester ronde, puis l’usure arrivant on se retrouve avec une tresse qui, chez certaines marques, ressemble plus à un ruban qu’à un fil de pêche. Il convient donc de faire ressortir la qualité que l’on recherche pour trouver la bonne tresse mais pour plus de simplicité on pourra retenir ceci :
-Pêche en spinning lourd : une bonne 4 brins classique qui en plus coulera assez mal donc donnera à votre leurre un effet parachute pouvant vous éviter les accrocs.
-Pêche en spinning léger : une huit brins de qualité afin de pouvoir lancer assez loin et percer l’eau pour que votre petit leurre pêche au mieux.
-En casting pour le power fishing mieux vaut une bonne quatre brins à effet « ruban » qui s’enroulera mieux et évitera les claquages au lancer.
-En verticale ou pêche à gratter : une bonne huit brins qui devra couler vite et n’offrir aucune résistance à l’eau.
Toutes les tresses demandent un enroulement croisé parfait, ne lésinez pas sur la qualité du moulinet sous peine de déconvenues. Elles ont aussi l’inconvénient de s’effilocher en pointe à cause de l’abrasion du fond. Pour remédier à cela on peut soit couper l’extrémité régulièrement soit adjoindre une tête de ligne en nylon ou fluoro.
Le Fluorocarbone, une mode ou un réel avantage ?
Si en Europe nous sommes des amateurs de tresse, aux Etats Unis le fluorocarbone est très utilisé en corps de ligne. Ce type de fil ressemble fort à du nylon et a l’avantage d’une moindre élasticité et d’une meilleure discrétion.
Très utile sur les pêches à vue où il faut pêcher vite et discret, il n’en reste pas moins qu’il n’a pas le succès qu’il mérite chez nous.
Les nylons, des ancêtres pas près de disparaître
J’ai, comme beaucoup d’entre nous, fait mes armes au nylon. La tresse n’existait qu’en pêche exotique et la seule innovation que j’ai connue fut le nylon fluo !
Un nylon c’est facile à nouer, c’est assez discret, son élasticité facilite les combats avec un frein réglé plus dur mais côté sensation, c’est le vide absolu lorsque l’on a essayé la tresse.
J’ai totalement abandonné le nylon sur mon matériel destiné aux leurres mais je l’ai gardé pour les techniques de pêche au posé où il convient tout à fait.
Le nylon tente un retour avec des produits plus élaborés, des nylons pour faire des têtes de ligne ou des bas de ligne à carnassier mais à part son élasticité et son faible tarif il n’a que des inconvénients. Qui plus est le soleil le grille, il vrille, et niveau résistance/diamètre il est loin des plus mauvaises tresses.
Les mix : Nylons coated, tresses gainées, unifilament, un pas vers le fil absolu ?
Les fabricants ne sont jamais à court d’idées et tentent en mixant les matières de découvrir le fil qui révolutionnera la pêche. Pour cela ils ont choisi plusieurs pistes intéressantes :
Les nylons coated : un nylon recouvert de fluorocarbone ce qui nous donne la souplesse du nylon mais la résistance à l’abrasion du fluorocarbone et une relative discrétion.
Les tresses gainées : concept assez ancien avec un enrobage d’un produit facilitant la glisse et empêchant le son agaçant de la tresse sur les anneaux, celui ci avait tendance à disparaître au bout de quelques sorties. Dorénavant on se dirige vers un enrobage avec du fluorocarbone qui résistera à l’abrasion et permettra à la tresse de glisser encore mieux lors du lancer.
L’unifilament : le Nanofil, un filament à base de fibres PE et de résine qui possède une solidité linéaire incroyable, une glisse exceptionnelle mais un gros point de faiblesse à la compression qui oblige à être très soigneux dans la réalisation de ses nœuds.
Le Nanofil a souffert d’une communication trop optimiste du fabricant qui le vantait comme révolutionnaire. Au début un peu rétif, lorsque je l’ai testé j’en suis devenu un fan tellement ses qualités vont au delà de ses défauts. Le Nanofil est idéal pour les petits leurres qu’il propulse loin et pour la verticale car il fend bien l’eau, qui plus est il est moins cher que les tresses.
Alors, on met quoi sur son moulinet ?
Selon sa technique préférée on placera la tresse la mieux adaptée. J’ai un faible pour la huit brins qui peut convenir à toutes les pêches. Du coté des couleurs c’est carnaval car on y retrouve l’essentiel du spectre lumineux. A titre tout à fait personnel j’aime bien le blanc ou un vert très pâle qui se confond avec l’eau ou la couleur claire du ciel vue de dessous, tout en restant visible hors de celle ci. Mais rien ne vous empêche de pêcher en tresse orange ou multicolore, sauf la discrétion de bon aloi.
Si j’ai laissé tomber le nylon pour la pêche aux leurres, j’aboute toujours une tête de ligne en fluorocarbone d’environ deux mètres à ma tresse. Elle me permet d’être plus discret et sécurise ma ligne en cas d’abrasion avec le fond.
Le fluorocarbone
Révolution dans le domaine des bas et des têtes de lignes carnassiers, le fluorocarbone ou polyfluorure de vinylidène a fait son apparition sur le marché français il y une grosse dizaine d’années. Appelé aussi PVDF pour Poly Vinyli Dène fluoride (version anglosaxonne), il a de nombreux avantages par rapport au nylon.
Tout d’abord son indice de réfraction de la lumière est de 1,42, celui de l’eau est de 1,33 celui du nylon est de 1,53, ce qui démontre qu’il est moins visible dans l’eau qu’un nylon.
Le fluorcarbone n’absorbe pas l’eau contrairement au nylon dont la résistance diminue au fil du temps passé dans l’eau.
Il est plus lourd que l’eau, sa masse volumique est de 1,78g au cm3 (rappel: l’eau est l’étalon, sa masse volumique est de 1g pour 1 cm3), donc il coule.
Le fluorocarbone est très peu sensible au rayonnement ultra violet, sa résistance ne sera pas affectée par une longue exposition au soleil, contrairement au nylon.
A diamètre égal, il est beaucoup plus résistant à l’abrasion qu’un nylon, donc idéal pour les têtes de ligne.