Pêcher la truite aux leurres durs

Pour bien pêcher la truite aux leurres, il faut comprendre comment amener le leurre dans la bonne zone. Qu’est ce qu’une bonne zone, selon les saisons et comment enclencher les attaques… Devons nous animer le leurre, passer dans la bonne hauteur d’eau, avoir la bonne couleur ? Toutes ses questions sont légitimes et nous essaierons d’y apporter des réponses…

Pêche de la truite aux leurres durs
Choix de leurre réussi

Pourquoi pêcher la truite aux leurres ?

La nature est régie par des lois de subsistance, chasser ou être chasser font partie de celles-ci. Nous croyons qu’il est tout aussi naturel de présenter un leurre en guise d’intrus ou de proie à la truite. Comme c’est une espèce très territoriale et piscivore, elle attaquera tout ce qui passera à sa portée du moment que celui-ci la gêne ou l’intéresse…

A toute réflexion, il y a une base qui demande de bien comprendre la structure du milieu aquatique. Quand nous parlons de structure, nous pensons en premier lieu à l’aspect général du fond de la rivière comme les changements de fond puis aux structures annexes comme les rochers, arbres, racines immergées ou tout autre obstacle qui pourrait être ou faire un abri au poisson.

1 – Sens du courant
2 – Rochers
3 – Arbre ou branche immergés
4 – Changement de pente du fond

Les zones 2 définissent les lieux de repos des poissons ou d’abri du courant. Ceux-ci sont des postes intéressants dans certaines conditions de saison ou de lumière mais ils peuvent aussi présentés que peu d’intérêt dans des cas précis. Si nous souhaitons être logique, le début et le milieu de saison où la truite subit un stress physique important (froid – chaleur), elle restera donc cantonnée à ce type de structure et il devient évident que nous les pêcherons en priorité.

La zone 3 est une zone plus aléatoire car elle dépend des effets du courant. Les branches ou les arbres immergés sont souvent des postes transitoires car ils sont « déposés » par les coups d’eau. Ce sont donc des postes secondaires de printemps et de fin d’été après les orages. Ils doivent faire l’objet d’une prospection plus intensive sur le printemps, l’été et le mois de septembre. Ces postes sont très intéressants en été car ils apportent de la sécurité vis à vis des oiseaux piscivores et de l’ombre aux truites.

Les zones 4 qui sont les changements de profondeur comme les plages ou les débuts ou fin de pool, sont les zones de pêche par excellence du printemps et de l’été. Il est d’ailleurs normal de trouver les poissons sur ces zones à ces périodes puisque ce sont les postes de chasse pour eux. Les truites étant plus en formes, elles se déplacent aisément dans des courants plus puissants pour trouver leur pitance. Il est bon de retenir que les poissons sont souvent positionnés dans un sens bien précis et que la direction dans laquelle notre leurre évolue permet ou non l’attaque de la truite. Bien qu’il faille insister parfois sous certaines conditions climatiques et de milieu, la truite attaque le leurre dans les trois premiers lancés.
La grande question au jour de notre sortie pêche est alors : que désire les truites comme leurres durs et quelles animations devons nous leur imprimer?

Les leurres durs

Lorsque nous parlons de leurres durs, nous pensons généralement aux poissons nageurs mais ce ne sont pas les seuls… Les cuillères tournantes et ondulantes font partie de cette classe au même titre que les lames vibrantes et les micro spinnerbait. Nous sommes pêcheurs et pour réussir, posséder un panel de leurres suffisant n’est pas une légende. Partir avec un seul poisson nageur ou un seul type de cuillère ne peut pas couvrir les besoins réels ou du moins, ne peut en aucun cas nous permettre d’être performant à chaque sortie. Le choix des leurres se fait en fonction du type de milieu et de ses caractéristiques de courants, de profondeur et d’encombrement. Il est alors important de connaître ses lieux de pêche pour en tirer un maximum d’information. Même si nous ne les connaissons pas toutes, certaines familles de leurres sont complémentaires comme les poissons nageurs et les cuillères puisqu’ils travaillent de façon différentes dans des courants, des hauteurs d’eau similaires ou différentes. L’essentiel est de pouvoir présenter aux truites ce qu’elles désirent chasser…

La couleur compte
Un équipement adapté

Synthèse des paramètres du milieu pour un choix de leurre

Le choix d’un leurre se fait après une réflexion et surtout pas par hasard car si nous ne comptons que sur la chance, car il en faut aussi, ça peut aider, nous ne ferons généralement que lancer notre leurre sans touche. Cette démarche commence par l’analyse des différents facteurs environnementaux comme la température, les vitesses de courant, la profondeur moyenne des postes, l’encombrement de la rivière, la couleur de l’eau, le vent, la taille et la couleur des proies et pour finir, la taille des poissons recherchés.

Pour nous aider dans cette détermination nous retiendrons que la température et la couleur de l’eau permettent de trouver la teinte comme le bleu, le vert, le rouge, le jaune, la couleur vairon, truite, chabot… A cela nous devons comprendre si les teintes doivent être miroitantes ou ternes en fonction de l’éclairage naturel des postes. L’encombrement de la rivière, la profondeur ainsi que les vitesses de courants permettent de choisir la longueur de la bavette du poisson nageur ou sa densité (plongeant ou coulant) ainsi que la forme de la palette de la cuillère (feuille de saule, ongle, oblongue…) ou le poids de l’ondulante. La taille des proies, les poissons recherchés ainsi que le vent nous aideront à choisir la taille des leurres à utiliser et il ne faut pas croire qu’une cuillère numéro 3 tournante, une numéro 2 en ondulante ou un poisson nageur de 8 à 10 cm seraient bien trop gros pour une truite de 30 centimètres.

Si nous résumons nous devons être attentifs à ces trois paramètres majeurs pour optimiser notre pêche et ainsi gagner du temps et prendre du poisson.

Animations des leurres durs

Vaste sujet que les animations des leurres et tant de choses ont été écrites qu’il serait maladroit d’en rajouter … mais nous pensons qu’il est opportun de rappeler les bases trop souvent oubliées des pêcheurs. Un leurre dur a été mis au point pour nager de lui même grâce à ses particularités physiques et mécaniques, en clair, nous n’avons pas besoin de le prendre pour une bouteille d’Orangina… Le secouer dans tous les sens n’apporte qu’exceptionnellement un plus et nous devons comprendre qu’il faut laisser au leurre le soin de s’exprimer tout seul !
Moins nous aurons d’impact volontaire sur sa nage, plus nous serons dans le vrai. Il apparaît que le nombre de touche augmente par le fait d’utiliser correctement les leurres, c’est à dire, quand nous trouvons sa vitesse optimale de nage, d’immersion et parfois d’animations complémentaires (twitch, relâché, accélération, stop and go avec le courant …). L’ensemble des actions menées sur un leurre ne doit en aucun cas nuire à sa nage et le résultat obtenu se traduit par des attaques.

la bonne animation, ça paie
La bonne taille du leurre

Analyse des postes et action de pêche

Dans cette dernière partie, nous aborderons les deux pratiques de pêche aux leurres, c’est à dire en montant la rivière puis en la descendant.

– Pêche en remontant la rivière

Dans ce cas précis, la pêche doit tenir compte de l’élément principal qui peut impacter le mouvement du leurre, le courant. Lorsque nous pêchons vers l’amont, le courant nous accélère et nous devons donc utiliser des leurres qui ne peuvent pas être gênés par celui-ci. Comprenons que ces pêches vers l’amont sont obligatoires en petites et moyennes rivières claires sous peine d’arriver face aux truites et donc de les faire fuir. Autre point important, la pêche d’animation de nos leurres sera plus « courte » et donc elle s’adressera alors à des périodes de l’année plus propices à une prospection rapide.

Par contre, cette pêche aux leurres durs par l’amont montre un côté technique supérieur à la pêche aval et d’autant plus si nous pêchons avec des cuillères ou des poissons nageurs sinking ou Heavy weight dans de faibles profondeurs ou dans des lieux encombrés. Nous devons affronter la vitesse de l’eau, c’est à dire compenser la poussée du courant sur le leurre vers l’aval tout en gardant un maximum de lien avec celui-ci sans le tracter trop rapidement… Dans ce cas de figure, un moulinet présentant un fort ratio sera utile pour absorber cette « vitesse » et nous donner la possibilité de pêcher proprement. Dernier point et non des moindres, nous éviterons de pêcher en aval au risque d’être vu par la truite qui suit le leurre, cause majeure de refus et de capot.

– Pêche en descendant la rivière

Ici, nous pêchons les grandes rivières ou les eaux teintées et le courant devient alors notre principal allié. Selon les pêches pratiquées ou plutôt celle que nous désirons mettre en œuvre, nous choisirons notre leurre dur pour obtenir la vitesse de prospection désirée le long des obstacles ou dans les veines d’eau pour provoquer la réaction d’une truite. Il s’agit de laisser le courant agir sur le leurre et d’essayer de le maintenir le plus longtemps possible à proximité du poisson. Cette pratique s’adresse généralement aux conditions plus dures comme celles des mois froids ou très chauds ou pour des poissons plus méfiants sur des parcours très pêchés.

Un poste magnifique et technique

Une fois de plus, la logique prend le dessus en termes de matériel et nous comprenons que la vitesse imprimée au leurre doit être faible. Pour obtenir la meilleure nage possible, nous devons nous équiper d’un moulinet à faible ratio. Le but principal est de remonter le courant au travers des différentes veines d’eau sans faire décrocher les leurres !

Vous aimez pratiquer la pêche à la truite? Alors découvrez comment pêcher la truite en utilisant différentes techniques de pêche efficaces.

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