Smith Europe vient de mettre sur le marché une nouvelle série de cannes qui porte le joli nom de Shugendo, mot japonais signifiant une sorte de culte de la montagne dans ce pays où la relation entre l’homme et la nature est primordiale : c’est une tradition spirituelle millénaire au pays du soleil levant. Cette série dédiée à l’eau douce et à l’eau salée comporte pas moins de 13 modèles différents classés en trois catégories : spinning, casting et verticale. Nous avons eu en main les modèles spinning 1 et 3.
La première chose que j’ai demandée à Olivier Meurant directeur de la société Smith/Marryat France a été de connaître les motivations qui l’ont conduit à sortir cette série de cannes. La gamme Smith est déjà particulièrement fournie entre les modèles japonais et les modèles labellisés Smith Europe. Au fil de la discussion, j’ai compris que cette gamme Shugendo allait répondre à un manque. Par exemple, les modèles Seabass LX dédiés à la pêche en mer ne trouvaient pas d’équivalent eau douce. L’idée était de créer une gamme de cannes polyvalentes (eau douce / eau salée) qui allait répondre à quasiment toutes les situations en utilisant des matériaux et un procédé de fabrication innovants. La graphène fait ainsi son apparition sur des cannes Smith. Il s’agit d’un matériau associé au Carbone T dans la fabrication de cette série Shugendo. Caractérisé par une grande solidité (cent fois plus qu’une feuille d’acier de la même épaisseur), il est donc à la fois plus mince et plus léger à résistance égale. Son défaut est le fait qu’il absorbe mal les chocs. Afin d’y pallier, il est associé avec des nappes de carbone dont la structure moléculaire est différente. Ces couches vont le prendre en sandwich et permettre son utilisation sans risque. Isolé en 2010 par deux prix Nobel de physique (Geim et Novoselov), ils expliquent lors de la cérémonie de remise de leur prix qu’un chat de 4 kg peut être soutenu par une feuille de graphène de 1m2, alors qu’elle ne pèse elle-même que le poids de la moustache du même chat !
13 modèles différents
La série compte donc 13 modèles différents pour faire face aux différentes pêches dans différents milieux (mer, rivière, océan, lac, lagunes, fleuve) : résonance, ergonomie et sobriété caractérisent ces modèles tous munis d’accroche-leurre et de points d’alignement. Cela paraît un détail, mais c’est le genre de détail qui compte quand on est au bord de l’eau. Autre détail qui a son importance, le nombre d’anneaux est important et favorise la glisse lors des lancers, ce qui en résumé permet de lancer plus loin ! Cet élément a son importance dans certaines pêches. La précision des lancers est aussi améliorée de ce fait.
Après avoir utilisé ces cannes à différentes occasions, j’ai été personnellement surpris par la sensation ressentie lors des touches que ce soit au leurre souple ou au poisson nageur. Rien n’échappe au pêcheur. En plage et en étang salin, j’ai utilisé la SH 1 qui fait 2,30 m pour un puissance de 7/28 g avec beaucoup de plaisir. Les touches de loups qui peuvent être parfois subtiles ne passent pas sous les radars avec cette canne. On n’a pas le moindre doute entre une tape d’un poisson et autre chose… La SH 2 qui mesure 1,98 m pour une puissance de 5/21 g a été utilisée en lagune sur le loup et en rivière sur la truite, même si elle n’est pas vraiment destinée à cette dernière. Pour la recherche des grosses truites, elle a fait le job honorablement, même si d’autres cannes de la marques sont mieux adaptées. En lagune par contre, elle s’est montrée à son avantage que ce soit du bord ou en bateau. Son faible poids et son équilibre parfait réduit considérablement la fatigue. Montées avec un moulinet Mitchell MX7 Lite 3000, ces deux modèles ont été vraiment à la hauteur de leur réputation naissante. Outre le fait qu’elles soient de bonnes lanceuses, ces cannes sont aussi très performantes dans la tenue du poisson : on en décroche très peu et les sensations sont décuplées. Que demander de plus ? Ayant pour habitude de pêcher la daurade au leurre à la fin du printemps, j’ai même poussé le vice jusqu’à rechercher les daurades royales avec une Shugendo en juin dernier afin de voir ce qu’elles avaient comme réserve de puissance au niveau du combat. La SH 1 a été à la hauteur notamment sur un poisson pris sur le côté, je vous laisse imaginer l’enfer quand on connait la capacité des daurades à combattre ! Mon Mitchell MX 7 s’en souvient encore ! Elle a fini dans l’épuisette : le test a été réussi. Elle se hisse quasiment au niveau de la Smith Dancing Bream pour la tenue du poisson, canne de référence s’il en est. Les modèles Verticale et Casting présentent les mêmes caractéristiques, notamment au niveau de la résonance et de la légèreté. Toutes les cannes de la série sont munies de poignées EVA haute densité qui optimise encore la sensation de confort, et ne nuit pas à la perception des touches, bien au contraire.
Cette série Shugendo s’est déjà taillée une certaine réputation sur le marché en très peu de temps, et il est à parier que d’autres modèles viennent la compléter dans un futur plus ou moins proche. Ces cannes de qualité combleront les pêcheurs exigeants qui aiment les beaux objets !