Comment pêcher la truite : conseils de pêcheur pour réussir vos pêches

Il est des fois où nous ne pouvons pas expliquer ce qui s’est passé…. Des journées sans l’ombre d’une touche ou nous croisons des pêcheurs qui réussissent quelle que soit la technique employée!! Comment pouvons nous comprendre ces événements et en tirer partie pour nos prochaines sorties de pêches à la truite, voici une des pistes.

 

Conseils pour pêcher la truite
La bonne technique pour ce jour là

Le pêcheur et les pêches de la truite

Trop souvent, le pêcheur, de truite ou de carnassier en général, ne s’adonne qu’à une seule technique voire même qu’une seule pratique dans une technique de pêche. De ce fait, le pêcheur subit automatiquement les refus nutritionnels du poisson si celui-ci ne veut pas se qu’on lui présente et réduit considérablement son taux de capture. Il devient alors évident qu’un pêcheur à la truite qui réussit est un pêcheur polyvalent au niveau technicité.

Prenons l’exemple typique du pêcheur aux appâts naturels qui ne pêche qu’au vers de terre et bien, si la truite se « met à table » sur des porte bois (trichoptères), sa journée lui semblera bien vide en termes de touches…. Par contre, si celui-ci pêche à la teigne, il augmentera sa chance de réussite par similitude des proies mais n’atteindra pas encore la « qualité  pêchante » des portes bois à ce moment précis !!

Nous devons comprendre que, comme nous, le poisson à des préférences alimentaires suivant le moment de l’année et que pour l’attraper, nous devons lui donner ce qu’il attend.

 

Un parcours se choisi selon des paramètres précis

Des techniques de pêche versatiles

Lorsque nous pêchons la truite, nous devons nous faire plaisir et c’est pourquoi nous choisissons souvent plus une technique qui nous tient à cœur qu’une autre… Mais nous ne devons pas oublier que notre plaisir réside aussi dans le combat avec un ou plusieurs poissons. Nous considérons, ou plutôt je considère, que toutes les pêches à la truite sont belles et méritent leurs lettres de noblesse mais même si elles sont complémentaires, elles n’en demeurent pas moins différentes et peuvent être limitatives si nous n’en pratiquons qu’une seule ou si nous ne comprenons pas les fondements de celle-ci. C’est pourquoi dans un but purement explicatif, je vous propose un choix réfléchi et cohérent sur ce qui suit.

Les techniques les plus polyvalentes pour un pêcheur à la truite sont les pêches à la mouche et les pêches aux appâts naturels en raison d’un matériel très adaptatif, c’est à dire avec un seul ensemble canne/moulinet, nous pouvons exécuter la quasi totalité des pêches à la mouche et aux appâts naturels.

L’avantage de ces deux pêches est de pouvoir solliciter les truites avec les appâts du moment et donc être le plus proche de ce qu’elle attend. C’est pourquoi les pêcheurs de truite à la mouche et au toc seront toujours « plus justes » que les autres tout au long d’une saison de pêche à condition bien sûr, qu’ils possèdent des connaissances sur les insectes ou « proies » de leur(s) rivière(s) en fonction des mois de pêche.

 

Le choix de mouche a été décisif

Le matériel de pêche adéquat

Depuis des années, les pêcheurs peuvent profiter de nombreuses évolutions techniques en matière de pêche. Le confort, c’est à dire la légèreté des matériaux, à lui seul est une des clés de la réussite. Nombreux sont les pêcheurs à avoir compris que pour pêcher plusieurs heures sans fatigue, le matériel doit être adapté à leur physiologie.

A chacun sa marque préférée et ses choix, les miennes, françaises et étrangère, Pezon et michel, Illex, les Mouches Devaux et Simms me permettent chaque jour un confort optimal en action de pêche, de prendre des poissons magnifiques et de donner du plaisir à mes clients.

En dehors de ce choix de « cœur », notre matériel doit avant tout s’adapter à notre pêche et bien sûr aux milieux dans lesquels nous pratiquons. Il apparaît logique que nous les acquérons selon nos connaissances techniques et en fonction de nos pêches pratiquées. Par exemple, pour la pêche à la mouche, nous privilégierons une canne de 9 pieds en soie de 4/5 avec une action de pointe progressive comme la T47 de chez les Mouches Devaux pour être le plus polyvalent possible. Pour la pêche aux appâts naturels, nous axerons plus notre choix sur une feather weight en 3,9 m de chez Pezon et Michel qui permettra des dérives « portées », retenues ou naturelles pendant des heures sans éprouver une fatigue du bras.

 

La bonne imitation

Les lieux de pêche

Pêcher la truite, c’est aussi connaître les rivières pêchées. Cette connaissance passe par l’observation de la nature au sens large, c’est-à-dire les impacts des pluies et des sécheresses, les secteurs ensoleillés ou à l’ombre, l’altitude du parcours, la profondeur moyenne des coups, les caches des truites, les insectes aquatiques de celles-ci en fonction des saisons et de la pression de pêche. Toutes ces informations synthétisées apprennent au pêcheur si son choix de lieu est pertinent pour prendre du poisson au jour de sa pêche.

Pour réussir notre partie de pêche, nous sommes contraints tenir compte de ces paramètres qui influent directement sur le taux de capture… Par exemple pour les appâts, si nous pêchons une eau claire d’une profondeur moyenne de 50 centimètres au vers de terre en plein soleil au mois de juin au lieu des insectes présents dans la rivière, nous aurons bien moins de chance de capturer des truites. Les trichoptères et les heptagénéidés qui sont les appâts « rois » de cette couleur d’eau et de ce moment de l’année doivent être prioritaire pour le pêcheur. C’est un peu comme si nous refusions de pêchez au vers de terre en eau teintée, cela relèverait de l’absurde.

Le second exemple qui nous vient à l’esprit, est celui du « c’est une bonne rivière et en plus elle est à côté ». Imaginer que nous prendrons des truites parce que nous savons que la rivière en recèle est une excellente chose à condition de ne pas être le quinzième pêcheur du secteur avec les mêmes pratiques de pêche… Nos choix sont trop souvent « aveuglés » par la facilité d’accès et les avis extérieurs.

Il apparaît que le pêcheur doit se baser sur des faits réels et non hypothétiques et à ce jeu, rien ne remplace l’expérience du milieu….

 

Le changement d’appât a été profitable

Le régime alimentaire des truites

La truite est de ces prédateurs rois de l’opportunisme. Tout organisme vivant qui dérive peut se révéler être une proie et elle n’hésite donc pas à le goûter…. Mais comme nous, elle garde en mémoire ce qui lui plaît et surtout quand ces mets tant appréciés sont présents dans la rivière. Nous pouvons alors déduire des « certitudes » lorsque nous pêcherons aussi bien aux appâts naturels qu’à la mouche. En clair, sur les pluies, le ver de terre sera le plus recherché ; lors des grandes éclosions, les pataches (heptagénéidés) seront incontournables, sur les eaux fortes du printemps et de l’automne, les leurres et le vairon manié seront appréciés, lors des eaux basses et claires, les portes-bois (trichoptères) seront inévitables et lorsque les eaux seront chauffées par le soleil estival, les sauterelles et autres mouches naturelles deviendront nos alliées !!

 

Des nymphes, elles sont passées aux sèches…

Les appâts selon les saisons

Un pêcheur de truite connaît l’alimentation de son poisson préféré en fonction des saisons qui passent. Les truites se nourrissent toute l’année avec des insectes aquatiques, terrestres et des poissonnets. Ce régime varié et complet, est répertorié selon les saisons dans le tableau suivant :

HiverPrintempsEtéAutomne
Poissonnets++++++++
Insectes aquatiques+++++++++++
Insectes terrestres+++++

 

NB : Les (+) représentent l’activité des truites sur les « groupes » alimentaires.

Avec ce tableau, un pêcheur comprend facilement comment choisir ses appâts et surtout ces techniques de pêche. Si nous prenons le cas des pêches utilisant des poissonnets ou des imitations comme les poissons nageurs, nous comprenons qu’il sera plus pertinent de les utiliser pour les pêches printanières et automnales. Par contre, les pêches aux appâts naturels et à la mouche seront efficaces toute l’année si nous nous référons à ce tableau puisque les insectes aquatiques et terrestres permettent une nutrition de la truite tout au long des saisons. Maintenant essayons d’être plus critique encore…..

Nous voyons dans ce tableau que la truite peut aisément se pêcher avec un seul type technique pendant la saison de pêche, nous garderons à l’esprit que cette explication est là pour nous montrer qu’à certains moments de notre saison, il faudra pêcher à l’aide d’une technique complémentaire ou différemment avec la même technique.

Avec une technique complémentaire

Basons nous sur le printemps et l’automne, nous voyons que la truite se nourrit indifféremment d’insectes et de poissons, nous en concluons donc qu’il serait judicieux de « jongler » avec des techniques de pêche comme le toc, la mouche, les leurres ou encore le vairon manié. En suivant cette démarche, nous comprenons que la journée de pêche peut se découper en 2 parties, le matin en utilisant la pêche aux leurres ou au vairon puis l’après-midi au toc ou à la mouche. Cette façon d’aborder la pêche permet de présenter à la truite une partie plus importante et variée de son menu ; nous pouvons alors espérer plus de touche et donc profiter de notre sortie.

Avec une seule technique mais nuancée

Regardons de plus près la technique de pêche aux appâts naturels. Il nous est facile d’imaginer que la rivière pêchée possèdent plusieurs insectes susceptibles de plaire à la truite. Nous savons aussi qu’il faut toujours posséder deux appâts différents pour proposer  une variété dans le « menu ». Si nous sommes des pêcheurs traditionnels, nous aurons une tendance à pêcher sous la canne et en portant les appâts. Pour pêcher différemment, il suffit que nous allégions notre plombée pour effectuer des dérives plus libres mais il nous faudra aussi changer d’appâts si les nôtres ne fonctionnent pas et c’est précisément à ce moment que le pêcheur réussira.

 

Conclusion

Dans tous les cas le pêcheur de truite cherchera toujours à réussir sa journée et qui lui reprocherait… De nos jours, le temps de pêche est terriblement réduit pour nombre d’entre eux et c’est en cela que cet article a été écrit, pour apporter une solution simple à des personnes toujours moins disponibles pour leur passe-temps. Mais je profite de cette conclusion pour donner mon humble avis, si en tant que pêcheur, je devais choisir entre « survoler » plusieurs techniques et maîtriser une technique parfaitement, j’opterai pour le second choix à condition que celle-ci me permette d’adapter au grès des humeurs des poissons mes appâts.

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