La pêche de la truite au toc est synonyme de réussite tout au long de l’année mais à une seule condition, réussir sa plombée pour pêcher juste ! 2016 est une année d’entre deux, avec une climatique pluvieuse de début de saison (enfin jusqu’au mois de juin) puis sèche avec des moments de chaleurs intenses, ce qui demande à nous pêcheurs d’adapter notre technique de pêche de la truite rapidement à un temps très ou trop changeant. Rien de mieux que la pêche aux appâts naturels avec ces conditions ! Nous sommes à quelques semaines de la fin de la pêche à la truite fario et le temps nous réserve encore quelques surprises.
Réflexion …
Lorsque nous parlons de pêche au toc, nous sous-entendons la pêche en dérive naturelle puisqu’elle est à nos yeux de puriste, la plus belle à pratiquer tant dans la gestuelle technique que dans les savoir-faire à mettre en œuvre. Cette année encore, cette façon de pêcher nous a permis de capturer bon nombre de beaux poissons en modifiant juste les paramètres de plombée pour « coller » au mieux à la position de la truite dans le cours d’eau. Il n’y avait pas d’appât moins bon qu’un autre, juste la plombée était à modifier.
La plombée
Véritable casse tête pour les pêcheurs aux appâts naturels, elle doit être pensée en fonction des postes de la rivière. Le postulat de départ étant que le poisson se situe dans un endroit qui lui apporte un confort maximal. Cela concerne principalement sa dépense énergétique, sa nutrition, sa respiration et bien sûr sa thermie. Nous devons donc déterminer cet endroit dans les postes de la rivière. Nous observons depuis toujours qu’il s’agit constamment de places bien précises, il n’y a pas de hasard dans la position d’une truite. Elle choisit la meilleure place du poste, que l’eau soit claire ou teintée par une pluie pour se nourrir !
La plombée doit alors répondre aux critères suivants : éloignement, hauteur d’eau et vitesse de courant.
L’éloignement est un paramètre souvent ignoré des pêcheurs, c’est la distance à atteindre pour pêcher correctement la truite sans éveiller sa méfiance tout en dérivant dans la veine d’eau choisie. La hauteur d’eau, c’est la profondeur d’évolution de la truite dans un poste précis, à ne pas confondre avec la profondeur du poste lui même. Puis la vitesse du courant qui est celle des veines d’eau occupées par les truites dans un courant.
Lorsque nous rassemblons ces trois paramètres, la plombée parfaite permet à notre appât d’arriver devant le museau de la truite sans qu’elle ne se déplace et le seul effort qu’elle consentira est d’aspirer l’appât. Dans ce cas précis et uniquement, lors de l’activité alimentaire de la truite, notre plombée sera synonyme de : une dérive – un poisson.
Constitution de la plombée
Il existe une multitude de cas de figure décrits depuis longtemps dans de nombreux livres mais il nous apparaît important de souligner une subtilité capitale dans ce qui suit. Tout est une histoire de logique me direz vous dans la plombée et comme le fait qu’il faut comprendre certains paramètres physiques comme l’immersion due à la surface. Suivant la surface d’un plomb, celui-ci descendra vers le fond plus ou moins rapidement.
Voici un exemple parlant : Avec 2g de plomb, nous fabriquons un plomb plat et un autre rond (1g chacun). Nous les lâchons dans un bac d’eau assez profond et nous constatons que le rond atteint le fond en premier, ce n’est donc pas le poids qui les a différencié… mais leur surface qui est plus grande pour le plomb plat donc qui a freiné sa descente. De même lors des accrochages, c’est très souvent la surface des plombs qui les provoque puisque plus nous avons de zones de contact avec le fond, plus le risque d’accrochage augmente.
Nous comprenons donc qu’une bonne plombée est constituée d’un minimum de plombs pour évoluer dans la bonne profondeur à la distance voulue sans jamais accrocher notre appât. Le nombre est alors l’ennemi du pêcheur et seulement 3 à 5 plombs de même diamètre suffisent selon l’appât esché.
Modèle de plombée
Voici un type de plombée très facile à faire et efficace toute l’année.
Dénomination | Distance |
Hameçon | – |
Plomb 1 | 8 à 12 cm |
Plomb 2 | 4cm du Plomb 1 |
Plomb 3 | 4cm du Plomb 2 |
Plomb 4* | 4cm du Plomb 3 |
Plomb 5* | 4cm du Plomb 4 |
*Plombs facultatifs selon la distance de pêche, la profondeur d’évolution et la force du courant.
Nous utilisons une taille de plomb identique pour ne pas modifier l’immersion et pour obtenir le meilleur passage lorsque nous sommes près des pierres du fond. Un élément supplémentaire peut nous aider dans la journée, à savoir le pincement des plombs sur le fil. Le plomb 1 est toujours fixe puisqu’il est celui qui nous avertit de la touche, mais les autres sont tous pincés légèrement pour faciliter leur déplacement sur le fil. Ainsi, nous les rapprochons pour augmenter la vitesse d’immersion de l’appât ou les écartons pour la ralentir.
Conclusion
La plombée est un élément capital de notre pêche et seule la compréhension des paramètres physiques de la rivière et des cendrées que nous utilisons peut nous amener à la constituer de façon idéale. Lors de nos dernières sorties de pêche, nous garderons à l’esprit que la plombée parfaite en rivière est celle qui ne s’accroche pas sur le fond, et amène l’appât à la truite où elle se situe.