Quel moulinet choisir pour la pêche des carnassiers ?

Pièce de collection, joyau de mécanique ou simple outil technique, pour ne pas se tromper et réfléchir son choix, voyons ensemble les paramètres importants pour bien comprendre et choisir son moulinet et pêcher de manière optimale.

La pêche au leurre rime avec pêche au lancer. Qui dit pêche au lancer dit utilisation d’un moulinet. Le moulinet va permettre de lancer votre leurre, mais aussi de le ramener et l’animer. Il est un organe essentiel de la gestion d’un combat avec le poisson, en amortissant les coups de tête et en libérant le fil avant rupture. La France était pionnière dans l’utilisation et la fabrication des moulinets à tambour fixe, avec les fameux moulinets Mitchell fabriqués dans la vallée de l’Arve. Aujourd’hui, la concurrence est rude et le choix est très large. Les japonais tiennent le haut du pavé et ils sont moteur en matière de technologie et de développement sur ces belles mécaniques chères aux pêcheurs. Posséder un moulinet haut de gamme ne suffit pas forcément et ces outils indispensables pour le pêcheur au leurre sont parfois onéreux.

Une bobine custom shallow spool permet de baisser la capacité et se garnie de tresse plus fine RCS 2506 sur Exist 2508

La taille du moulinet

La taille du moulinet (la taille du bâti, la charpente du moulinet) est évidement le premier critère de choix à prendre en compte. Ce paramètre est dicté par l’équilibrage et l’adaptation avec la canne, le choix du combo étant lui-même dicté par les poissons recherchés et la technique de pêche pratiquée. La taille de votre moulinet ne sera pas la même si vous pêchez la truite en torrent ou si vous pêchez le silure ! Plus les poissons recherchés sont gros et puissants, plus il faudra un moulinet robuste et costaud. En parallèle, l’utilisation d’une tresse ou d’un nylon conséquent nécessite une grosse capacité de bobine. Plus un moulinet est gros, plus il est robuste, plus le frein est puissant et plus la récupération, le poids (et souvent le prix…) sont importants. Attention en revanche à ne pas se dire que si l’on prend un moulinet plutôt trop gros que trop petit, on pourra pêcher toutes les espèces sans souci. Car qui dit gros moulinet, dit poids élevé, confort affecté et équilibrage précaire. Le choix doit donc être juste.

La taille des moulinets (et leur poids) est donnée par les constructeurs grâce à un nombre ou plutôt un code. Plus le nombre est grand, plus la taille augmente. Cela permet de s’y retrouver un peu mieux, d’autant que les constructeurs suivent plus ou moins le même code, même si des écarts sont parfois importants.

Cela va de pair avec la taille et le poids de la canne. Plus vous pêchez de gros poissons, plus la canne est lourde car il y a plus de fibres, de matière qui constitue la canne pour accroitre sa résistance. Plus la canne est longue, plus le scion (nez) a tendance à se baisser. Pour compenser cela, il faut un moulinet qui sert en quelque sorte de contrepoids et équilibre l’ensemble. Pour une canne d’une puissance H (« heavy » = lourd soit 15-60grammes de puissance), le moulinet ne devra pas être le même si la canne mesure 2m ou 2,70m. Pour la canne de 2m un moulinet Daiwa en 2500 pourra suffire alors que pour la 2,70m, un moulinet Daiwa en 3000 voire 4000 équilibrera la canne.

Le baitfinesse combine de nombreux avantages – shimano Aldebaran BFS XG (3)

Pêche en spinning ou casting

Autre question qui se pose vite lorsqu’on veut acquérir « un moulin » : spinning ou casting ? Les spinning sont les moulinets à tambour fixe, les plus communément utilisés. Les casting ou baitcasting sont les moulinets à tambour tournant. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Les moulinets spinning permettent de lancer loin, même des leurres ultra léger (moins de 1 gramme). Cet avantage tend à être de moins en moins vrai tant les moulinets tambour tournant et les roulements à billes sont devenus performants. On notera que le moulinet spinning permet de lancer même par vent de face. Un simple coup de poignet suffit à réaliser un lancer là où il faut faire un geste relativement ample avec un ensemble casting. Les freins des moulinets spinning sont plus doux et en général plus précis. Les moulinets casting présentent l’intérêt de réaliser des lancers très précis avec un contrôle perpétuel lors de la phase de « vol » du leurre par une simple pression du pouce sur la bobine. Les posés sont doux, la cadence de pêche est plus dynamique et rythmée pour des pêches de prospection de postes précis. Gare cependant aux perruques pas toujours faciles à démêler ! Mécaniquement, les moulinets casting possèdent cet effet treuil, la ligne étant directement embobinée, sans rotor. Cela apporte du couple, et moins de dispersion de la force employée pour mettre en action le rembobinage. C’est un vrai confort pour l’emploi de leurres qui « tractent » et tirent dans la ligne, comme les spinnerbaits, crankbaits, chatterbaits… Leurs puissances les rendent tout indiqués pour les pêches au bigbait du brochet notamment. Enfin, pour la pêche en verticale, ces moulinets casting permettent de garder perpétuellement le contact avec le substrat et ce d’une seule main et un ferrage plus puissant.

L’effet  »treuil » du moulinet casting le rend tout indiqué pour la pêche au spinnerbait – Daiwa Zillion

Profil Low ou Round pour un moulinet casting ?

Il s’agit de la forme du bâti/carénage des moulinets baitcasting. Les « round » (rond) possèdent un profil rond. Ils sont robustes et particulièrement adaptés aux pêches en bigbait. Les « low profile » (profil bas) ont une forme ergonomique et sont faciles à prendre en main. Ils sont plus adaptés aux pêches cadencées en pitching ou flipping…

Contenance et capacité de la bobine

Troisième paramètre, le plus important selon moi. La contenance de la bobine en fil, aussi appelée la capacité. C’est la longueur de fil exprimée en mètres d’un diamètre donné que peut contenir la bobine. Ce fil est enroulé sur la bobine. Un moulinet rempli de manière optimale permet de lancer loin, précisément et de limiter les perruques et nœuds, que ce soit en spinning ou en casting. Le fil doit affleurer avec la lèvre supérieure de la bobine pour se débiter parfaitement lors des lancers et limiter les frottements. Lors du rembobinage, les spires s‘enroulent parfaitement.
En règle générale, plus le moulinet est gros, plus la capacité est grande. Mais il faut tenir compte de la taille de la bobine, car pour deux moulinets de taille (diamètre et course) similaire, la capacité de la bobine peut varier. La capacité de votre bobine dépend étroitement du diamètre de ligne utilisé. En effet, le fil fera moins de tours de bobine s’il a un gros diamètre, car il aura une section (et donc une «emprise » ou un volume) plus importante dans la bobine. Lorsque vous garnirez votre bobine de fil, il faudra tenir compte du diamètre de la ligne, de la longueur de ligne et de la capacité de la bobine. De plus en plus, ces données sont notées sur les flancs de la bobine pour un meilleur « matching » (moulinet parfaitement rempli). Il existe des bobines dites « shallow spool »  (bobine peu profonde) pour faciliter l’usage de tresse fine sans user de quantités trop importantes de tresse, souvent onéreuse. Chez Shimano, les bobines shallow sont indiquées par un « S » sur le nom du moulinet (exemple : Shimano Stella 2500S). Chez Daiwa, la capacité de la bobine est indiquée dans le dernier chiffre du code de taille. Par exemple, un moulinet 2506 aura une plus faible capacité qu’un moulinet 2508. Ce dernier chiffre correspond à une contenance de 6lbs (ou 8lbs) /100yards de fils (soit une capacité de 130m de monofilament (nylon ou fluorocarbone) de 3 ou 4kg (20 ou 24/100 environ). Avec le dernier Daiwa Exist LT sorti cette année, cette codification à l’air d’être en cours de remplacement (trop compliquée?) en se rapprochant de celle de Shimano.

Trois bobines de même taille mais de contenance (capacité) différentes. A gauche plus de capacité, à droite moins.

Récupération et ratio

Attention à ne pas confondre ces deux termes même s’ils sont étroitement liés. La récupération caractérise la quantité de fil, exprimée en mètre, enroulée autour de la bobine par tour de manivelle. Le ratio caractérise le nombre de tours du rotor (nombre d’enroulements) autour de la bobine par tour de manivelle. Notez donc que plus le ratio est élevé, plus la récupération de fil est grande par tour de manivelle. Un moulinet de taille 1000 et un moulinet de taille 5000 peuvent avoir le même ratio, donc le même nombre de rotations du rotor par tour de manivelle, en revanche, la récupération sera plus grande pour le moulinet taille 5000 (plus grande circonférence de bobine donc plus de fil enroulé). Mécaniquement, on obtient un moulinet à haut ratio grâce aux jeux d’engrenages présents dans le moulinet qui démultiplie la vitesse de rotation (comme les plateaux d’un pédalier de vélo).

Outre la vitesse de récupération de votre corps de ligne, le ratio est mécaniquement lié au couple (moment de rotation pour les matheux) de votre moulinet. C’est une notion souvent mal comprise mais essentielle à la compréhension du ratio d’un moulinet. Le couple est la force (de rotation) qui va générer l’enroulement par la sollicitation de votre main sur la manivelle. Le meilleur exemple pour bien comprendre cette notion est la comparaison avec un pédalier de vélo, la pédale étant l’équivalent de notre manivelle : vous êtes sur du plat, vous voulez rouler vite. Il vous faut utiliser le grand plateau, afin d’effectuer le moins de tours de pédale possible tout en générant le plus de tours de roue possible : c’est l’équivalent d’un moulinet à haut ratio ! Peu de tours de manivelle pour un grand nombre d’enroulements et donc une grande récupération, mais une grande force développée de votre part pour pédaler/mouliner. Imaginons maintenant que nous sommes en montée. Nous ne pouvons plus utiliser le grand plateau, qui demande trop de force et ne génère pas assez de couple ; il faut passer sur un petit plateau. Vous allez « mouliner », comme le disent les cyclistes, c’est-à-dire pédaler très vite en réduisant l’effort, pour peu de tours de roue, mais avec une force (couple) plus grande qui va vous permettre de gravir la côte : c’est l’équivalent d’un moulinet à ratio faible. Plus de tours de manivelle pour une faible récupération, mais un couple plus grand, d’où une récupération plus douce et fluide (pédalier qui tourne facilement). C’est en outre pour cela que l’on retrouve des manivelles plus longues sur les moulinets à ratio élevé, afin de fournir moins de force pour mouliner.

Les pêches du bass en milieu encombré nécessite un haut ratio pour extraire le poisson avec autorité – Daiwa Caldia 2508H

Les meilleurs exemples sont les Stella 2500S, C2500SHG et 2500SHG. Le C signifie Compact, avec une manivelle petite. Sur le 2500S, le ratio est de 5.3 pour une manivelle de 50mm. Il offre beaucoup de confort pour une récupération de 78cm par tour de manivelle (tdm). Sur le C2500HGS (HG pour High Gear, haut ratio), le ratio est 6 pour une manivelle de 45mm. La récupération est de 81cm par tdm (3cm de plus que le 2500S), mais il est léger et compact. Enfin, le Stella 2500HGS (il n’y a plus le C désignant compact) possède une manivelle de 55mm pour une récupération démentielle de 89cm par tdm !! Le ratio HG est le même (6) c’est le diamètre (circonférence de la bobine) qui impacte la récupération.

La manivelle longue compense la perte de couple et de fluidité. Comme lorsque vous poussez une porte pour la fermer : c’est plus facile loin de l’axe de rotation de la porte que proche. Qui plus est, un moulinet à ratio bas a théoriquement une durée de vie plus longue, car sa mécanique est moins sollicitée, générant moins de jeu et d’usure. Si je ne vous ai toujours pas convaincu, essayez deux modèles similaires de la même année et de même taille, mais de ratio différent. Par exemple un Stella 2500S et un Stella C2500SHG (il s’agit des mêmes modèles, design mis de côté, sauf que le ratio du C2500SHG est plus élevé). Vous constaterez que le 2500S est plus fluide à la rotation et que le C2500SHG génère plus de rotations du rotor par tour de manivelle. CQFD ! Par ailleurs et pour l’anecdote, on comprend pourquoi les fabricants de moulinets excellent aussi très souvent dans la fabrication de pédaliers de vélo…

Le ratio est le nombre de tour effectué par le rotor par tour de manivelle – Stella C2000S

Choisir le bon ratio du moulinet

Pour choisir le ratio, il faut se référer aux données indiquées par le constructeur. Souvent, c’est le haut ratio qui est noté, par un « H » (« High », se traduisant par « haut », sous-entendu, haut ratio), XH ou XG (« eXtra High » ou « eXtra Gear », se traduisant par « engrenage extrême »). Pour les faibles ratios, on retrouve chez Shimano l’annotation « PG » (« Power Gear », pour « engrenage puissant » en adéquation avec la notion de couple supplémentaire évoqué plus haut). Quoi qu’il en soit, ces nominations doivent être prises comme des indications mais pour sélectionner le ratio, référez-vous aux données de ratio clairement annoncées par les constructeurs. Le ratio est explicitement défini par l’indication suivante : 5.6 :1 qui signifie 5,6 tours du rotor (ou de bobine pour un moulinet à tambour tournant) pour 1 tour de manivelle. Considérez qu’un ratio courant est de 4.8 :1 et un ratio élevé est de 5.6 :1. Pour les moulinets casting, aujourd’hui les plus hauts ratios atteignent les 9 :1, avec des manivelles très longues pour ne pas forcer trop lorsque l’on mouline.

Gardez bien en tête ces informations relatives au ratio lors de votre choix et réfléchissez bien à ce qu’exige la pêche à laquelle vous voulez consacrer votre moulinet. C’est entre autre pour cela que j’ai les poils qui se hérissent quand j’entends des pêcheurs de truites pêcher aval avec un Cardiff C2000HGS… Un moulinet haut ratio, compact, avec peu de couple qui peine à remonter un poisson qui pèse en plein courant.

Je réserve les hauts ratios pour les pêches qui exigent une récupération rapide du leurre et un contact permanent avec le leurre : pêche de l’aspe au poisson nageur, topwater, sandre en linéaire, bass en texas, truite en amont…

Les moulinets à ratio bas mais avec beaucoup de couple lorsque ça « tire » : spinnerbait, deepcrankbait, gros leurres souples…

Pour en finir avec cet aspect, un moulinet spinning (tambour fixe) possède souvent une récupération plus importante qu’un moulinet casting (tambour tournant) à ratio égal. C’est entre autre pour cela que les constructeurs insistent largement sur les ratios « extrêmes » de leur moulinet casting.

Un petit moulinet à haut ratio concu pour la pêche amont de la truite en ruisseaux l’exist 1003H Native Custom

Manivelle et poignée du moulinet

La poignée est un point qui me parait important. C’est votre point de contact avec le moulinet et sur cette pièce que nous allons exercer une action. C’est un élément qui participe au confort mais aussi à l’efficacité. La poignée est l’élément qui va vous permettre de mettre en rotation la manivelle. Sa forme ou sa matière est dictée par le cahier des charges qu’impose chaque technique de pêche. C’est un élément facilement « customisable » qui permet d’adapter son moulinet à des utilisations particulières ou aux préférences de chacun.

Du côté des matériaux, plusieurs choix s’offrent aussi aux pêcheurs :

Un des pionniers des petits moulinet haut ratio à truite, le Mitchell 358 et sa manivelle en bakelite verte turquoise.

Côté manivelle, il y a aussi à dire. Tout d’abord concernant la longueur. Celle-ci va influer l’effort que l’on va fournir pour mouliner et donc le ressenti de fluidité du moulinet (voir paragraphe ratio). Il faudra en effet fournir un couple plus faible avec une manivelle longue. En contrepartie, les grandes amplitudes de mouvement à fournir pour mouliner peuvent être gênantes… Autre point souvent négligé : manivelle simple ou double ? 90% des moulinets spinning sont équipés de manivelles simples, pourtant, les manivelles doubles sont très utiles et pertinentes dans bien des cas. L’avantage est de pouvoir plus rapidement prendre en main une poignée et mettre en action la manivelle. Mathématiquement, on a deux fois plus de chance de tomber sur une poignée lorsqu’il faut reprendre la récupération après des animations vives ! Il s’agit d’un point de détail mais qui a son importance les jours difficiles où il faudra être hyper réactif. Les moulinets munis d’une manivelle double portent, suivant les marques, l’annotation « DH » (« Double Handle ») ou « W » (en référence à la forme de la manivelle double). La masse du moulinet est impactée, la manivelle double pèse plus lourd que la manivelle simple…

Customisation

Si malgré toute l’attention que vous portez au choix de votre moulinet, il arrive que vous ne soyez pas complètement comblé, il est possible de customiser votre bijou pour en améliorer les points évoqués dans cet article (capacité, ratio, roulement, poignet, frein…) et ses performances. Tout ou presque peut-être modifié et personnalisé pour faire de votre moulinet une mécanique unique ! Il faudra en revanche des pièces compatibles avec votre moulinet. Toutes les marques ne peuvent pas être customisées. Si votre moulinet n’est pas un Abu Garcia, Shimano ou Daiwa, c’est mission quasi impossible.

Le frein du moulinet

Le frein de votre moulinet, aussi appelé « frein de combat » permet de bloquer ou libérer le fil si la tension exercée sur la ligne est trop forte. Cela permet entre autres d’éviter la casse du fil (voire de la canne) en libérant la rotation de la bobine lors des combats avec les poissons. Le frein est un puissant allié et dans certaines pêches, dur de se passer d’un « freinage » précis… Le frein de votre moulinet fonctionne par frottement (friction). Il consiste en une sorte de vis qui va serrer plus ou moi la bobine sur son axe. Entre le frein (le bouton ou molette de frein) et la bobine se situent des rondelles en carbone ou Teflon, qui ont la particularité d’être des matériaux avec un très faible coefficient de frottement et qui résistent bien à la chaleur. De ce fait c’est vraiment la force de frein exercée sur la bobine qui génère le freinage et non le frottement du matériau. Car oui, le frein peut chauffer rapidement et plus le coefficient de frottement est faible, plus la libération de la bobine est fluide et progressif. La puissance du frein s’exprime en kilogrammes. Il caractérise la force maximale qu’exerce le frein sans libérer la rotation de la bobine. Un frein d’une puissance maximal de 5kg saura bloquer la bobine pour une tension sur le fil de 5kg. Passé ce cap, la bobine se libèrera. Concernant le réglage, il est important donc de régler votre frein de manière à ce qu’il libère la bobine (et donc le fil) avant la rupture du fil. Le réglage du frein s’effectue en tournant le bouton (ou molette ou l’étoile) situé sur la bobine ou le côté de votre moulinet casting. Plus le frein est « serré », plus il faudra que la force exercée sur le fil soit forte pour libérer la bobine. Notez qu’il existe deux systèmes de frein : à l’avant et à l’arrière. Dans 99% des cas, les moulinets destinés à la pêche au leurre possèdent un frein avant (au-dessus de la bobine) qui est plus précis et plus robuste qu’un frein arrière. Comme je l’ai dit plus haut, le frein est un outil important dans certains types de pêches. Le réglage s’effectue souvent en exerçant une simple traction sur le fil et il faudra évaluer la force qu’il vous faut pour débloquer la rotation de la bobine. Si la libération de la bobine se fait trop facilement, serrez le frein en tournant le bouton. A l’inverse, si la bobine vous semble trop serrée voire bloquée, desserrez le frein. C’est un peu fastidieux pour un débutant mais on prend finalement assez vite le coup… Pour les pêches lourdes, on peut utiliser un peson pour régler ou tarer précisément le frein.

Je termine ce paragraphe en évoquant les freins à gâchette sur les moulinets à tambour fixe (spinning). Ils permettent un contrôle très rapide et direct (qui fait défaut au frein traditionnel) mais leur utilisation en France est anecdotique et ce système de freinage est très onéreux.

Un frein précis permet de venir à bout de poissons puissants -Shimano Stella C2000S

Technologies et technicité

Une fois que vous avez bien appréhendé les aspects précédents, vous pouvez vous pencher sur les nombreux aspects technologiques et techniques que comportent votre futur achat. Les fabricants développent sans cesse de nouvelles technologies, afin de rendre plus performants nos moulinets. Parmi les technologies et aspect techniques, en voici quelques unes à prendre en compte lors du choix de votre mécanique. Sachez que plus votre moulinet est à la pointe, embarquant des technologies récentes, plus il sera onéreux. Le développement fait en effet partie des gros points de dépenses des fabricants et il s’agit aussi d’un enjeu commercial et marketing… Les technologies nouvelles « glissent » en revanche sur les gammes plus abordables d’entrée de gamme au fur et à mesure des années.

La précision de l’usinage des pièces d’engrenage affecte directement la fluidité et les vibrations parasites. Le nombre de roulements : il s’agit de roulement à billes ou roulement à cylindres. Ils sont indiqués par deux chiffres, par exemple 6+1 (6 roulements à billes et 1 roulement à cylindres). Plus vos moulinets possèdent de roulements, plus sa rotation et son oscillation est fluide et douce, et moins votre moulinet prendra de « jeu » dans le temps. Attention cependant à la qualité des roulements. Les roulements céramiques, ou traités anti corrosion durent et perdurent bien mieux dans le temps que des roulements en acier classique.

L’étanchéité et la résistance à la corrosion sont aussi des points importants, particulièrement lorsque l’on pêche en mer. Citons l’huile Magsealed qui équipe de plus en plus de Daiwa, qui permet de rendre étanche les organes importants des moulinets de la marque japonaise. Shimano propose aussi un système étanche (Core protect) qui joue sur la tension de surface des matériaux (création de gouttelettes, empêchant les infiltrations par capillarité) et sur un assemblage plus fin. Les matériaux employés peuvent aussi être sélectionnés pour leur propriété de résistance à l’oxydation.

L’enroulement du fil a fait aussi l’objet de nombreuses avancées ces dernières années. Là encore, plusieurs technologies existent, et je ne veux pas trop m’étaler sur des sujets indigestes (spires croisées, double oscillation, spires jointives)… Le conseil que je peux vous donner pour comprendre les technologies de chacun, est de consulter les catalogues et sites internet des différentes marques qui expliquent, souvent via des vidéos, le principe et les points positifs des technologies. Sachez que l’amélioration de l’enroulement favorise les lancers plus lointains et créée moins de perruques et nœuds…

Vérifiez la compatibilité de votre moulinet avec l’utilisation de la tresse ! Il n’est pas si loin le temps ou le galet des moulinets (le galet se situe en bout de pick-up, c’est la seule partie du moulinet, outre la bobine, en contact avec le fil) n’était pas en céramique (SiC, identique aux anneaux des cannes) et ne résistait pas à l’abrasion de la tresse. Pensez-y !

Les moulinets ulttra light garnie de tresse tres fines sont idéaux pour les pêche en streetfishing de la perche ou du chevaine – Daiwa Gekkabijin 2004W
Les moulinets casting sont pertinent pour l’emploi de deep et medium crankbait

France ou étranger ?

L’étranger offre souvent plus de choix à des prix plus alléchants. Qui plus est, les moulinets de marque étrangère sont souvent disponibles sur internet bien avant d’arriver en France. Attention cependant aux nombreux pièges de l’achat à l’étranger. Le SAV est inexistant ou complexe, les frais de port et/ou de douanes font souvent grimper la note. A moins d’un besoin très particulier, je ne peux que vous conseiller d’acheter votre moulinet dans l’hexagone. En magasin, cela n’en sera que mieux car vous pourrez manipuler et tester votre potentiel futur moulinet et demander conseil aux vendeurs…

Conclusion

Dans la nébuleuse d’aspect plus ou moins complexe que comporte le choix d’un moulinet, choisissez toujours ce dernier en fonction de ce que vous en faites. Les explications apportées dans cet article vont vous aider dans ce choix. Retenez aussi que plus un moulinet sera cher, plus il comportera de technologies utiles à l’efficacité et au confort de pêche, qui dureront plus longtemps dans le temps. N’hésitez donc pas à attendre un peu avant de prendre un moulinet, de façon à ce que votre budget puisse vous permettre de choisir celui qui répondra à vos besoins et à votre fréquence de sessions. Retenez aussi qu’un bon moulinet n’est pas forcément cher, c’est celui qui répondra le mieux à vos pêches !

Les petits moulinets à haut ratio de récupération sont destinés aux pêches amonts de la truite – Shimano Cardiff C2000HGS
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