Rockfishing : Comment pêcher des gobies et rascasses record ?

Le rockfishing est associé à juste titre aux petits poissons de roche. Mais comme pour d’autres techniques, tous les pêcheurs cherchent à prendre des poissons records. Et si vous sélectionniez vous aussi des spécimens ? L’origine même du terme rockfishing est associé aux poissons de roche (fish / rock). Ces espèces sont généralement de petite taille mais comme n’importe quel poisson, des individus plus grands se démarquent des autres.

Gobie et rascasse record en rockfishing
Un gobie de plus de 20 cm est un puissant adversaire sur ligne fine !

Gobies et rascasses record en rockfishing

Dans la grande famille des gobiidae regroupant des dizaines d’espèces, le gobius gobitis nommé communément «gobie à grosse tête» sera le plus recherché par les amateurs de trophées. Pour l’anecdote, sachez d’ailleurs que les anglo-saxons le nomment giant gobie. Il est en effet le plus gros gobie existant sur nos côtes, les sujets adultes atteignant souvent plus de 20 cm. Les sites scientifiques signalent ainsi que sa taille maximale est de 25 cm. Nous pouvons néanmoins vous affirmer que des individus dépassant les 30 cm existent bien puisque nous en avons capturé à plusieurs reprises.

La rascasse brune (scorpaena porcus) sera également une prise particulièrement appréciée par les amateurs de rockfishing. Les scientifiques indiquent que sa taille adulte se situe autour de 25 cm, ce qui est déjà un très beau coup de ligne car ce poisson a alors entre 12 et 18 ans! Mais par expérience, nous pouvons vous assurer que des spécimens atteignant 30 voire 35 cm peuvent être pêchés dans des milieux riches en nourriture. Et à ces tailles, ces petits dragons ont alors de quoi impressionner !

Ce gobie à tête noire de près de 30 cm peut être considéré comme un record !
Les leurres métalliques comme les petits madaïs peuvent sélectionner les plus beaux spécimens !

Du « hard rockfishing »

Habituellement, la technique du rockfishing définit l’utilisation d’une canne d’une puissance de 0.5 à 7 g avec des bas de ligne généralement compris entre 14 et 16/100. Mais afin de réussir la prise de poissons records dans ces milieux encombrés, il sera nécessaire d’augmenter le diamètre de votre fluorocarbone. Un bon 18 à 22 /100 n’est ainsi pas de trop pour brider hors de leur cache les plus beaux spécimens de rockfishs.

Certains pourront estimer que c’est une lapalissade que de signaler dans un article pêche qu’il ne faut pas hésiter à utiliser de gros leurres quand on recherche de beaux poissons. Néanmoins, pour une technique aussi fine que le rockfishing où les leurres ne font habituellement que 1 à 3 centimètres, nos conseils risquent d’en étonner plus d’un ! Ainsi, sachez que les plus gros gobies et les belles rascasses n’hésitent pas à monter sur des leurres de 2 inchs (5 cm), cette taille constituant même une base. Afin de sélectionner des poissons trophées, certains n’hésitent d’ailleurs pas à employer des shads de 3 inchs (7,5 cm) ! Ces tailles généralement utilisées pour la traque du bar peuvent impressionner mais elles ne sont pas démesurées face à la gueule des plus gros spécimens de rockfishs. Ainsi, lorsqu’ils atteignent leur plus grande taille, des espèces benthiques comme les gobies ou les rascasses deviennent de véritables prédateurs qui n’hésitent pas à s’attaquer à des proies conséquentes. Une rascasse peut ainsi avaler des poissons pouvant atteindre les 10 cm ou des crabes de près de 5/6 cm de circonférence.

Tous les types de leurres souples peuvent être utilisés. Ainsi des shads, des finess, de petites créatures, etc. Le point le plus important étant qu’ils soient d’une grande souplesse afin qu’ils nagent et produisent des vibrations au moindre maniement. Il est en effet conseillé de pêcher sous la canne pour extraire en force ces rockfishs des anfractuosités qu’ils affectionnent et ainsi éviter les casses. Cette animation du leurre s’effectuant dans un espace réduit, une matière plus tendre sera donc privilégiée. Les mini rubber jigs employés pour la pêche du black bass en finess (3 à 5 g) ou encore les madaïs jigs et inchikus en version mini offrent également de multiples avantages dans la traque des plus gros rock fishs. Ainsi, leur jupe en silicone donne une impression de volume en se gonflant et en se rétractant, même lors d’animations micrométriques. En vibrant au plus léger courant, ils permettent aussi d’insister longuement devant une cache où on suppose la présence d’un rockfish. Ils sont ainsi excellents pour sélectionner de beaux poissons en restant dans les limites du rockfishing (jusqu’à 7 / 8 gr). Selon l’espèce recherchée, les zones prospectées seront parfois très différentes. De même, il conviendra d’utiliser des techniques spécifiques pour cibler et affronter ces «petits géants».

Ce mini inchiku représente une belle bouchée qui sélectionne les plus beaux gobies.

Objectif : gobies 20 up  !

Par expérience, sachez tout d’abord que le spot est d’une importance cruciale pour sélectionner les plus gros spécimens de «gobies à grosses têtes». En effet, toutes les zones ne se valent pas pour trouver cette espèce. Il apprécie ainsi particulièrement les enrochements des ports à la limite d’un secteur sablo vaseux. Il sera rare de le voir évoluer sur le fond car il préfère se cacher dans les renfoncements des rochers ou des structures portuaires. Il est ainsi protégé de plus gros prédateurs et peut y chasser à l’affut. Vous constaterez rapidement qu’il existe des secteurs possédant d’incroyables concentrations de ces gros gobies quand d’autres en sont totalement démunis. Ces zones s’avèrent généralement assez vaseuses et possèdent de nombreuses caches. Nous connaissons ainsi un quai de port abritant des spécimens de plus de 20 cm presque à chaque mètre. Un véritable H.L.M. à gobies géantes ! Une fois ce type de spot trouvé, il sera donc facile d’enchainer les prises rapidement.

La technique pour les pêcher efficacement est particulièrement simple à mettre en œuvre. Le principe est juste de repérer les trous et anfractuosités susceptibles de receler un gobie. Il n’est pas rare qu’il signale d’ailleurs sa présence par un petit nuage de limon en rentrant un peu plus dans sa cache à votre approche. Il suffit alors de dandiner le leurre juste devant son antre en lui faisant taper le fond. Pêcher sous la canne permet d’être très précis et d’insister longuement, ce qui est parfois nécessaire avec cette espèce. Tâchez d’animer le leurre à une distance d’au moins 5/10 cm du trou car lors de l’attaque ultra rapide, vous le forcerez ainsi à sortir une bonne partie de son corps. Votre ferrage devra être instantané. Cette pêche sous la canne vous permettra ainsi d’extraire en force le poisson avant qu’il ne retourne dans sa cache. Pour l’anecdote, sachez que nous avons déjà cassé en 25 / 100 sur d’énormes gobies qui se sont mis à trou. Ces derniers utilisent en effet leur ventouse afin de se coller au substrat et le frottement du fil sur les pierres rend alors leur extraction très difficile. Seuls ceux qui n’ont jamais touché de gobies de 25 up souriront quand on leur évoquera la brutalité de l’attaque et la violence de leur défense. Ainsi, même si vous pêchez en ultra light, soyez hyper réactif et envoyez du «ferrage à la japonaise». De plus, n’hésitez pas à brider le poisson à la limite de la rupture de la ligne sous peine de déconvenue. Cintrage de canne et plaisir assurés!

Maniés le long des quais sous la canne, les madaï et inchikus en version mini sont très efficaces.

Mastas rascasses !

De son coté, la rascasse n’apprécie pas les milieux vaseux. On la retrouve ainsi dans les structures portuaires telles que les quais bétonnés possédant des caches ou les digues constituées de blocs rocheux. Ces environnements lui permettent de se camoufler et de chasser à l’affût. De jour, elle en sort rarement et il est donc nécessaire de prospecter trou par trou pour espérer en toucher. Elle est plus active la nuit et il est même possible d’en prendre en milieux plus ouverts. Mais avec l’obligation de pêcher en lancer ramené tout en étant proche du substrat rocheux, un armement en texan sera alors conseillé. De même, si vous utilisez de gros leurres afin de sélectionner de belles rascasses, sachez que le combat d’un spécimen sur ligne fine dans ces milieux rocheux peut engendrer de nombreuses casses. Une pêche sous la canne sera donc de nouveau privilégiée pour vous assurer un meilleur contrôle du poisson lors du combat. Si vous trouviez que pêcher du gobie avec du shad de 5 cm était impressionnant, vous serez encore plus surpris par ce qu’une grosse rascasse peut avaler. La gueule énorme de ce «petit dragon»  est en effet véritablement disproportionnée…tout comme son appétit d’ailleurs ! Il nous est arrivé d’en prendre avec des shads de 10 cm destiné à du bar ou bien encore en bichi bachi avec des turluttes # 3.0 ! Bien sur, des leurres compris entre 5 et 7 cm constitueront une base plus indiquée pour la recherche spécifique de belles rascasses. Tous les types de leurres souples peuvent être utilisés, que ce soit en texan, en drop shot ou bien placés sur une petite tête plombée. Les shads, les finess ou les worms restent ainsi des valeurs sûres sur cette espèce. Tout comme pour le gobie, des leurres à jupe de type rubber jigs, mini madaïs jigs ou petits inchikus constitueront également de belles bouchées qui sélectionneront les spécimens. De nuit, l’animation sous la canne pourra être beaucoup plus ample qu’avec le gobie car cette espèce n’hésite pas à parcourir de bonnes distances hors de sa cache quand elle est en phase alimentaire. Ici encore, brider le poisson dès la touche afin de l’empêcher de retourner à trou sera nécessaire pour éviter les casses.

Attention aux épines venimeuses !
Avec son énorme gueule, cette belle rascasse n’a pas hésité à attaquer un worm de 10 cm !

Chercheurs de records

Le rockfishing est une pêche ludique où le poisson est un partenaire de jeu vite relâché après photo. Vivant dans les ports, ces espèces sont de toute façon impropres à la consommation. Cette technique très fun peut ainsi voir son intérêt sans cesse renouvelé par la recherche de poissons trophées. Il est étonnant d’ailleurs de constater dans la liste FFPM des records de France que ne figure aucun rockfish. Il serait ainsi amusant que de telles espèces se retrouvent homologuées par des pêcheurs ! Mais même si vous n’enregistrez pas vos records officiellement, il vous restera le plaisir constant de rechercher des poissons toujours plus grands. L’essence même de la pêche !

 

Ce type de mini rubber jig est parfait pour insister devant les trous et décider les gobies méfiants!
Comme pour la pêche du black bass, un montage texan vous permettra de prospecter des endroits très encombrés.
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